Philippe Vallin - projets culturels et chroniques musicales
Pas de retraite pour le slam
Mêler jeunes et anciens dans un atelier de slam : Générations slam, projet original mené par deux services municipaux de Saint-Denis, inspire déjà d’autres villes…
Ci dessus, les collègues de la Direction Retraités prennent la pose avec Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade
Résidence de retraités Ambroise-Croizat, décembre 2007. Ce mercredi comme toutes les semaines depuis un peu plus d’un an, une vingtaine de personnes se retrouvent autour de Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, et Emilie Llorente. Objectif : écrire, seul, à deux, en trio, des textes drôles, touchants, quotidiens ou inattendus, sur les conseils des deux artistes. Âgés de 11, 24, 62 ou 87 ans, les apprentis slameurs traquent les tics et les trucs d’expression. De l’attaque des dentales au souffle des sifflantes, ils explorent la langue sonore et calent les cadences. Depuis novembre 2006, un atelier réunit dix slameurs de la Maison de la Jeunesse et dix retraités dionysiens, tous amateurs de poèmes à murmurer, égrener, scander. "Avec Yaya Bagayoko, responsable d’un atelier d’écriture slam à la Maison de la Jeunesse, nous cherchions une activité qui soit une passerelle entre jeunes et anciens", raconte Philippe Vallin, coordinateur du service animation et vie sociale, à la direction municipale des retraités. Le projet La Mémoire en chantant*, mené par l’équipe de Philippe, démontre que les anciens sont assez à l’aise pour prendre la parole, chanter ou dire des poèmes. "Ça a fait tilt. Pourquoi pas le slam ? L’écriture pouvait devenir un support privilégié d’échange entre générations", estime Philippe.
Marcelle Courtellemont, retraitée associée au projet, en compagnie du célèbre slameur.
Philippe Vallin et les retraitées slameuses à la Maison de la jeunesse.
Boule de neige
Aussitôt, une scène ouverte, organisée par Grand Corps Malade, Philippe et Yaya à la maison de retraite Ambroise-Croizat invite tous les retraités volontaires à monter sur les planches. Une douzaine décide de se lancer dans l’aventure de Générations Slam, et c’est parti. "Tout a commencé par des jeux, se souvient-il. Les animateurs ont constitué des binômes qui devaient produire un texte où chacun se mettait à la place de l’autre et/ou devait emprunter son langage..." La complicité naît très vite entre les jeunes et leurs aînés. Ceux-ci accueillent un jour ceux-là à Ambroise-Croizat avec un goûter et… le pli est pris : l’atelier des mercredis s’installe à la maison de retraite. Bientôt, le groupe se produit au Café culturel, à la Ligne 13 ou intervient lors du Printemps des Poètes. Mieux : la dynamique fait boule de neige. Certains slameurs créent leur propre association, Slamélodie, qui organise des scènes ouvertes mêlant slam, chansons et musiques, dans divers lieux publics. Un jeune crée et anime un atelier slam dans un collège. Un spectacle, "La Fabrique du macadam", en préparation, sera joué ce printemps au Cabaret Sauvage, haut lieu de la vie culturelle parisienne, tandis qu’un CD est en projet. Les textes sont écrits, peaufinés, calés. Reste à les mettre en musique, avec le concours de musiciens bénévoles de Saint-Denis…
Il n'y a pas d'âge pour slamer. Les retraités dionysiens montent sur les planches en compagnie de leurs jeunes comparses... Générations Slam défraie la chronique.
Créer une dynamique
Le succès grandissant du slam et la reconnaissance plus large des talents de Grand Corps Malade attirent les médias : de Radio France Outremer à Témoignage Chrétien ou au Journal de Saint-Denis, le Nouvel Observateur en passant par France Bleu, Générations Slam a défrayé la chronique pendant toute sa première année d’existence. L’engouement des journalistes pour les retraités slameurs a même éveillé l’intérêt de la municipalité d’Aulnay-sous-Bois, qui aimerait beaucoup monter elle aussi ce type de projet. A suivre.
Philippe Vallin, coordinateur du service animation et vie sociale à la direction municipale des retraités.
"Cette initiative a enclenché plein de projets, se félicite Philippe. C’est tout le sens de notre métier d’animation. Quand j’ai pris mes fonctions à la direction des retraités, j’aurais pu me cantonner à un rôle administratif et continuer à proposer des passe-temps classiques, comme des jeux de cartes, des sorties. Mais avec mon équipe, nous avons préféré chercher des idées de dynamisation culturelle… A Saint-Denis, la municipalité est ouverte aux propositions et notre élue nous apporte un important soutien. Bref, on se sent à la fois sollicités et écoutés. De plus, nous nous interrogeons sans cesse sur nos pratiques, le métier d’animateur étant en évolution. Notre mission tend vers un travail en réseau, entre la Démarche quartiers, les associations, les autres services municipaux. Nous aidons les ressources à se mobiliser, sachant que notre moteur, c’est l’enthousiasme et le plaisir partagé. Tout l’art de la mise en musique, en somme…"
Laure Morandi Le Journal de la Mairie N°41 - Janvier 2008
L'information du personnel communal de Saint-Denis
Thème du trimestre : "Créativité au travail"
Mêler jeunes et anciens dans un atelier de slam : Générations slam, projet original mené par deux services municipaux de Saint-Denis, inspire déjà d’autres villes…

Ci dessus, les collègues de la Direction Retraités prennent la pose avec Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade
Résidence de retraités Ambroise-Croizat, décembre 2007. Ce mercredi comme toutes les semaines depuis un peu plus d’un an, une vingtaine de personnes se retrouvent autour de Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, et Emilie Llorente. Objectif : écrire, seul, à deux, en trio, des textes drôles, touchants, quotidiens ou inattendus, sur les conseils des deux artistes. Âgés de 11, 24, 62 ou 87 ans, les apprentis slameurs traquent les tics et les trucs d’expression. De l’attaque des dentales au souffle des sifflantes, ils explorent la langue sonore et calent les cadences. Depuis novembre 2006, un atelier réunit dix slameurs de la Maison de la Jeunesse et dix retraités dionysiens, tous amateurs de poèmes à murmurer, égrener, scander. "Avec Yaya Bagayoko, responsable d’un atelier d’écriture slam à la Maison de la Jeunesse, nous cherchions une activité qui soit une passerelle entre jeunes et anciens", raconte Philippe Vallin, coordinateur du service animation et vie sociale, à la direction municipale des retraités. Le projet La Mémoire en chantant*, mené par l’équipe de Philippe, démontre que les anciens sont assez à l’aise pour prendre la parole, chanter ou dire des poèmes. "Ça a fait tilt. Pourquoi pas le slam ? L’écriture pouvait devenir un support privilégié d’échange entre générations", estime Philippe.

Marcelle Courtellemont, retraitée associée au projet, en compagnie du célèbre slameur.

Philippe Vallin et les retraitées slameuses à la Maison de la jeunesse.
Boule de neige
Aussitôt, une scène ouverte, organisée par Grand Corps Malade, Philippe et Yaya à la maison de retraite Ambroise-Croizat invite tous les retraités volontaires à monter sur les planches. Une douzaine décide de se lancer dans l’aventure de Générations Slam, et c’est parti. "Tout a commencé par des jeux, se souvient-il. Les animateurs ont constitué des binômes qui devaient produire un texte où chacun se mettait à la place de l’autre et/ou devait emprunter son langage..." La complicité naît très vite entre les jeunes et leurs aînés. Ceux-ci accueillent un jour ceux-là à Ambroise-Croizat avec un goûter et… le pli est pris : l’atelier des mercredis s’installe à la maison de retraite. Bientôt, le groupe se produit au Café culturel, à la Ligne 13 ou intervient lors du Printemps des Poètes. Mieux : la dynamique fait boule de neige. Certains slameurs créent leur propre association, Slamélodie, qui organise des scènes ouvertes mêlant slam, chansons et musiques, dans divers lieux publics. Un jeune crée et anime un atelier slam dans un collège. Un spectacle, "La Fabrique du macadam", en préparation, sera joué ce printemps au Cabaret Sauvage, haut lieu de la vie culturelle parisienne, tandis qu’un CD est en projet. Les textes sont écrits, peaufinés, calés. Reste à les mettre en musique, avec le concours de musiciens bénévoles de Saint-Denis…

Il n'y a pas d'âge pour slamer. Les retraités dionysiens montent sur les planches en compagnie de leurs jeunes comparses... Générations Slam défraie la chronique.
Créer une dynamique
Le succès grandissant du slam et la reconnaissance plus large des talents de Grand Corps Malade attirent les médias : de Radio France Outremer à Témoignage Chrétien ou au Journal de Saint-Denis, le Nouvel Observateur en passant par France Bleu, Générations Slam a défrayé la chronique pendant toute sa première année d’existence. L’engouement des journalistes pour les retraités slameurs a même éveillé l’intérêt de la municipalité d’Aulnay-sous-Bois, qui aimerait beaucoup monter elle aussi ce type de projet. A suivre.

Philippe Vallin, coordinateur du service animation et vie sociale à la direction municipale des retraités.
"Cette initiative a enclenché plein de projets, se félicite Philippe. C’est tout le sens de notre métier d’animation. Quand j’ai pris mes fonctions à la direction des retraités, j’aurais pu me cantonner à un rôle administratif et continuer à proposer des passe-temps classiques, comme des jeux de cartes, des sorties. Mais avec mon équipe, nous avons préféré chercher des idées de dynamisation culturelle… A Saint-Denis, la municipalité est ouverte aux propositions et notre élue nous apporte un important soutien. Bref, on se sent à la fois sollicités et écoutés. De plus, nous nous interrogeons sans cesse sur nos pratiques, le métier d’animateur étant en évolution. Notre mission tend vers un travail en réseau, entre la Démarche quartiers, les associations, les autres services municipaux. Nous aidons les ressources à se mobiliser, sachant que notre moteur, c’est l’enthousiasme et le plaisir partagé. Tout l’art de la mise en musique, en somme…"
Laure Morandi Le Journal de la Mairie N°41 - Janvier 2008
L'information du personnel communal de Saint-Denis
Thème du trimestre : "Créativité au travail"
* La Mémoire en chantant, récits de vie de personnes retraitées de Saint-Denis à travers la musique et les chansons de leur temps, est devenu un CD qui reprend une série d’entretiens et
quelques citations musicales.
Lun 28 jan 2008
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