www.philippevallin.com Projets culturels & chroniques musicales
L'écoute publique du disque "Les Paroles Ont Des Ailes" (voir précédent post) initialement prévue pour ce samedi 17 décembre après-midi à Saint-Denis, résidence Croizat, est annulée. Ce moment de présentation convivial sera très vite reporté dans le courant du mois de janvier 2012, avec une nouvelle date et peut-être un nouveau lieu à confirmer. Plus d'informations ici très bientôt ! PV.
Site officiel du projet :
http://www.altamiramonde.net/isorana
Les Paroles Ont Des Ailes
De Saint-Denis à Isorana, Madagascar
Samedi 17 décembre 2011 à 15h
Saint-Denis - Résidence Ambroise Croizat
Invitation à la 1ère écoute publique du disque "Les Paroles Ont Des Ailes", fruit d'une aventure culturelle francomalgache inédite initiée par Altamira, et reliant l'expression d'habitants des deux territoires.
Isorana est une commune rurale du pays Betsileo, dans les Hautes-Terres de Madagascar. Majoritairement paysans, ses habitants sont aussi d’habiles musiciens et poètes, avec lesquels nous avons
entrepris dès 2007 un grand projet artistique interculturel, en associant les talents de nombreux habitants de Saint Denis (enfants, jeunes, personnes âgées, élèves du conservatoire
municipal, etc). Depuis plusieurs années, nous faisons circuler poèmes, chansons, musiques et vidéos entre les deux communes, au fil des enregistrements, tournages mais aussi de spectacles
vivants. Cette belle rencontre humaine et ce parcours insolite ont abouti à la réalisation d’un disque métis et bilingue, entremêlant musique, textes et paysages sonores, une œuvre que nous vous
invitons à venir découvrir prochainement à la résidence Croizat de Saint-Denis !
"Les Paroles Ont Des Ailes" : un projet conventionné entre l'association Altamira et Saint-Denis, piloté par Boris Lelong et Philippe Vallin. Cette initiative a reçu le soutien du CCAS, de la
Direction de la jeunesse et de la Direction de la culture de la ville.
Site officiel du projet :
http://www.altamiramonde.net/isorana
Infos pratiques :
Résidence Ambroise Croizat
10 avenue Romain Rolland - Saint-Denis (93)
Tel.: 01 48 27 09 28
Accès : Bus N°153, station "Marville-Hôpital Delafontaine" ou "Romain Rolland"
Toute la fine équipe du projet "Mon quartier en chansons" prend la pose, avant de lancer la musique !
Dans le cadre de la Semaine Bleue 2011 (Semaine nationale des retraités et personnes âgées), le petit groupe de résidents de l'Arepa qui, depuis maintenant un an, se retrouve chaque semaine autour d'un atelier musical animé par l'association Déclic, invitait le samedi 15 octobre après-midi les habitants de Saint-Denis à venir découvrir son joyeux répertoire, et, surtout, participer et créer le spectacle ensemble !
L'initiative s'est déroulée dans les locaux de la Maison de quartier Floréal, un centre social qui, au coeur de la cité populaire où il est implanté, organise diverses activités pour les habitants. Le petit "concert" préparé pour l'occasion à la résidence Arepa, située juste à proximité de l'établissement municipal, a très rapidement pris des allures de scène ouverte intergénérationnelle à la fois conviviale et festive, avec la présence dynamique de jeunes enfants du quartier venus se mêler à un public d'une cinquantaine de convives, pour la plupart des retraités dionysiens (chapeau et merci au passage à la dame qui aura fait le chemin depuis le 8ème arrondissement de Paris pour venir assister à la rencontre !). Aussi, parmi les visiteurs et contributeurs, quelques personnes âgées en perte d'autonomie étaient accompagnées à pied ou en minibus par Addi, Rachida et Lily, mes collègues aides à domicile du CCAS, toujours volontaires et partie prenante pour ce genre d'initiative, à la fois valorisante et stimulante pour le public dont ils s'occupent au quotidien.
J'ai eu une nouvelle fois le plaisir d'animer la scène avec Anne, intervenante de l'association déclic et musicienne poly-instrumentiste accomplie, en m'appuyant aussi sur les indispensables compétences techniques de mon collègue animateur Ghani pour sonoriser et mettre en lumière cet après-midi musical baptisé comme le projet dont il est l'émanation : "Mon quartier en chansons". Au beau milieu du déroulé prévu, fait en grande partie de chansons populaires françaises ("Santiano", "Mon amant de Saint-Jean", "Couleur café", "La mama"...) mais aussi de reprises on ne peut plus éclectiques ("Oran", "Stand by me", "Les portes du pénitencier" ou "Le Lion est mort ce soir"), sont venues se greffer diverses participations parfois inatendues, ou au contraire de rigueur : certains "habitués" ne manqueraient en effet pour rien au monde ces chaleureux rendez-vous culturels où l'expression est donnée à chacun !
Les contributions des uns et des autres sont certes parfois fragiles, mais toujours touchantes, se déclinant sous forme de chansons en groupe arrangés à notre sauce, de tentatives à capella en solo ou duos improvisés sur le vif, mais aussi de contes et de poèmes spontanément mis en musiques à l'aide des nombreux d'instruments à disposition (flûtes, ocarinas, percussions, maracas, piano à pouce, clavier ou accordéon), utilisés en fonction de l'inspiration et des compétences de chacun.
Car chez les résidents de l'Arepa, on sait parfois exceller à la derbouka (avec Joséphine, une femme au sourire permanent qui ne perd jamais le rythme !) ou encore à la guitare et à l'harmonica, utilisés avec de plus en plus d'assurance par l'inénarrable Richard, un monsieur hyper-sensible et attachant qui s'est complètement passionné pour toute cette joyeuse entreprise créative. Mention spéciale également à la charismatique Damarisse, notre "griot" maison, qui nous aura encore impressionnés par son art oratoire et sa façon si singulière de capter l'attention du public !
Sur cette petite scène éphémère à la Maison de quartier, des talents se confirment, d'autres se révèlent (Addi est non seulement un percussionniste accompli, mais ô surprise, un chanteur et un slameur à la plume inspirée !) Et si les gamins du quartier chantent inlassablement et avec entrain "Désolé", le tube du groupe rap Sexion d'Assaut, ils ne rechignent pas non plus à entonner des vieux refrains chers à nos aînés, quand ils ne viennent pas à la queue leu leu pour prendre le micro et raconter une histoire, ou encore déclamer devant une audience ébahie leurs récitations apprises en classe (si les maîtresses voyaient ça !)
Un départ en fanfare à Saint-Denis à l'occasion de cette Semaine bleue, et un nouvel essai transformé donc pour tous les protagonistes de "Mon quartier en chansons" qui, pour l'anecdote, cherchent encore un nom pour leur petit groupe, qui ne demande qu'à s'agrandir, et continuer la musique !
Philippe Vallin
Photos : Laurence Thimothé, Ghani Saiki et Philippe Vallin
Saint-Denis et ses quarante visages
Des portraits d’habitants qu’il écrit toutes les semaines dans le JSD, le journaliste Benoît Lagarrigue a tiré un livre, illustré par les photographes Yann Mambert et Gérard Monico.
L’ouvrage est présenté à l’occasion de la fête de la ville.
Stendhal, grand voyageur, confiait dans Rome, Naples, Florence: « Ce que j’aime à voir dans une ville, ce sont ses habitants ». Cette phrase pourrait figurer en exergue du livre de
Benoît Lagarrigue, Portraits de Saint-Denis, qui paraît aux éditions de l’Atelier. L’auteur, en charge de la rubrique Cultures du Journal de Saint-Denis depuis 2002, s’est attaché à établir une
promenade dans la cité dionysienne à partir de quarante portraits de ceux qui la font vivre au quotidien : archéologue, artisan, gardien d’immeuble, retraité, sociologue, avocate, sans-papier,
militant associatif, peintre, restaurateur, libraire, garagiste, slameur, danseuse, sportif, comédien, enseignant…
« J’ai commencé à faire régulièrement des portraits d’habitants pour le JSD dès 2008. J’en ai fait à peu près 160 depuis », explique-t-il. « Plusieurs personnes m’avaient suggéré
l’idée d’un recueil. J’en ai parlé à Bernard Stéphan, directeur des éditions de l’Atelier, lui-même dionysien, qui m’a dit : « Ça ne m’intéresse pas de faire une simple compilation,
débrouille-toi pour que ça fasse un livre ». C’est ainsi qu’est née l’idée d’une déambulation à travers la cité, à partir d’une sélection de portraits déjà écrits, et qui ont été pour
certains légèrement retravaillés et actualisés.
« Le choix des sujets a été subjectif, donc forcément injuste. J’ai retenu ceux qui me semblaient les plus touchants, les plus intéressants, continue l’auteur. C’est un livre qui n’a
aucune valeur sociologique. Je l’ai vraiment conçu comme une promenade aléatoire à travers la ville. Généralement, quand on visite, on se balade d’un monument à un autre, d’un lieu à un autre,
ici c’est d’une personne à une autre. »
Des parcours uniques
Déambulation composée de parcours de vie – évidemment singuliers et souvent étonnants – née d’un attachement durable et profond au personnage principal de l’ouvrage, véritable fil conducteur :
Saint-Denis elle-même, ville multiple, sans cesse renouvelée, ancrée dans l’histoire et en perpétuelle évolution. « Ce qu’il y a de tout à fait étonnant, c’est que la plupart de ces gens-là
viennent d’ailleurs et construisent une vie ici. C’est très révélateur de la ville. Pour moi, Saint-Denis, c’est comme un port (il manque la mer et souvent le soleil…) : on y vient de tous les
endroits du monde. Il y a un côté ville du Sud, qui fait penser à Marseille, Athènes, Naples, des villes grouillantes, des villes de métissage, ce qui est pour moi évidemment une qualité : le
métissage c’est l’avenir de l’humanité. »
Puisqu’il s’agit de portraits, il est aussi question d’image : ce sont les clichés de Gérard Monico et Yann Mambert (tous deux photographes au JSD) qui accompagnent la lecture. Le livre sera
évidemment disponible à la librairie Folies d’encre. C’est du reste là-bas qu’aura lieu la présentation de l’ouvrage, le vendredi 30 septembre à 19h, en présence des sujets de ces portraits,
ainsi que de Laure-Marie Legay, comédienne, qui donnera lecture d’extraits de l’ouvrage.
Sébastien Banse
www.lejsd.com
Portraits de Saint-Denis, éditions de l’Atelier, 128 pages, 22 €.
La Maison de la vie associative organise une rencontre avec Benoît Lagarrigue (rédacteur au journal de Saint-Denis), auteur de "Portraits de Saint-Denis" :
Jeudi 13 Octobre 2011 à 18h
Maison de la vie associative
19 rue de la boulangerie
Tél : 01 83 72 20 40
Entrée libre
Mon Quartier en Chansons
Samedi 15 octobre 2011 de 15h à 17h
Saint-Denis - Maison de quartier floréal
A l'initiative des résidents de l'Arepa et de l'association Déclic, nous vous invitons à venir participer à une grande scène ouverte musicale et festive, dédiée au partage convivial de la chanson et de la musique. La rencontre sera animée par des musiciens et fera appel à la contribution de tous les volontaires : musiciens, musiciennes, chanteuses et chanteurs, pros ou simple amateurs, venez donc nous rejoindre ! Animation : Anne Riou, Ghani Saiki & Philippe Vallin
Cette rencontre est proposée dans le cadre de la Semaine Bleue 2011 :
Plus d'infos sur la Semaine Bleue à Saint-Denis en cliquant ici
Accès et informations pratiques :
Maison de quartier Floréal
3 promenade de la Basilique
93200 Saint-Denis
Accès : bus N°153
Pour tout renseignement, contacter la résidence Arepa au 01 48 23 70 71
Mon quartier en chansons est un projet intergénérationnel mis en oeuvre depuis l'année 2010 à Saint-Denis dans le quartier Floréal/Saussaie/La Courtille, à l'initiative de l'association Déclic, de la démarche quartier, de la résidence Arepa et du service animation et vie sociale du CCAS. Ateliers musicaux hebdomadaires, rencontres intergénérationnelles, participation aux événements festifs de la ville et scène ouvertes musicales sont au programme de ce projet culturel partenarial visant à redynamiser les personnes âgées et retisser du lien entre les générations à travers les activitées développées.
Déclic (Développement des Echanges et de la Communication pour L'Intégration Culturelle) est une association crée en 1995. Elle a pour objectif de favoriser la participation et l'expression des habitants du quartier, de renforcer le lien social, de valoriser les publics en difficultés, en utilisant comme outils les pratiques artistiques et radiophoniques. Les pratiques artistiques et la radio sont les deux facettes de l'activité de Déclic. Utilisées comme outil de lutte contre l'échec scolaire, de prévention des violences et de valorisation des publics en difficultés, ces deux champs d'intervention se déclinent en une multiplicité d'ateliers, d'initiatives et de collaborations : émissions de radio participatives, ateliers de création de chansons thématiques, éveil musical, etc.
Personnes âgées
Un film pour se retrouver
Mardi 28 juin, le restaurant de la résidence Croizat s'est transformé en salle de projection. Les personnes âgées attendaient d'y découvrir Monsieur Sfartz, le court-métrage auquel elles ont participé.
En attendant les derniers réglages de son, Abel Tissot, personnage principal du film et habitant de la résidence Basilique, amuse la galerie. «Si monsieur Sfartz fait tout le
temps la gueule, moi pas : ce soir, c'est la fiesta !». Malgré la joyeuse indiscipline de la vingtaine de personnes âgées présentes, les lumières se tamisent et le film démarre. L'émotion
est palpable. «Ils y mettent leur vécu et on sent bien que ça fait appel à des choses enfouies et très intimes chez eux, assure Brigitte Sztulcman, la réalisatrice.
C'est ce qui me fait dire que le film fonctionne. Je voulais faire un film sur le troisième âge et créer un événement autour, comme un atelier cinéma où ils passent de leur réalité
quotidienne à la réalité cinématographique.» Simple film universitaire au départ, Monsieur Sfartz est peu à peu devenu un véritable projet collectif.
«Le tournage a duré quelques mois et c'était vraiment agréable. J'ai été heureux de le faire», témoigne Abel Tissot. «C'était intéressant de faire traiter par les personnes âgées
l'histoire de ce monsieur Sfartz qui a du mal à s'intégrer dans un établissement», explique à son tour Philippe Vallin, coordinateur du service animation et vie sociale de
la Direction municipale des retraités. Ce film sera présenté lors de la Semaine nationale des retraités, du 17 au 23 octobre. À Saint-Denis, cette Semaine bleue sera l'occasion de faire un
«focus sur les projets des retraités, poursuit-il. Nous allons rendre leur vie visible à travers de multiples rencontres, et valoriser des projets. Il y a des spectacles, une journée
forum pour se renseigner sur toutes les composantes de la vie des personnes âgées, les loisirs, les droits... C'est véritablement mettre en valeur les personnes retraitées dans leur ville».
Le programme complet de la Semaine bleue est disponible dans les services municipaux ouverts au public et sur le site internet de la ville : www.ville-saint-denis.fr
Article extrait de "Saint-Denis : le magazine" (N°1 - automne 2011)
Edition : Direction de la communication de la ville de Saint-Denis
ABEL
Abel Tissot, 85 ans, personnage principal du film de Brigitte Sztulcman, habite la résidence Basilique. Il interprête le rôle-titre de Monsieur Sfartz, Deux projections sont déjà
programmées. Abel estime que «si cela permet aux gens de Saint-Denis de voir comment vivent les personnes âgées dons une résidence, le côté positif comme les difficultés, c'est
gagné.»
PROJECTION MONSIEUR SFARTZ
- Lundi 17 octobre à 15h à la résidence Croizat
10 avenue Romain Rolland.
- Vendredi 21 octobre à 14h30 au cinéma l'Écran
14 passage de l'Aqueduc.
Entrée libre
*
Projection/restitution et tournage de "Monsieur Sfartz" à la résidence Ambroise Croizat, Saint-Denis (93)
Portrait d'Abel Tissot
"Mémoire Plaine"
Il est étonnant, Abel. Le verbe haut, l’œil clair et vif, le pas
alerte, la silhouette fine et l’enthousiasme d’un jeune homme ne disent pas ses 83 printemps. Sa vie est une histoire, belle, qui s’enlace avec la grande, belle aussi, parfois dure. Tout commence
à la Plaine, où est né son père, en 1889. «Mon grand-père, maréchal-ferrant dans le Jura, était venu travailler au Gaz du Landy.» Abel Tissot commence à raconter.
Il y a en a pour des heures, et c’est passionnant. Le débit fluide, les mots expressifs, les phrases construites s’enchaînent pour parler d’un temps révolu qui revit grâce à sa mémoire et à son
talent de conteur. Il mime les situations, cite les dialogues, exprime les caractères de ceux qu’il a connus.
L’enfance rue Langlier, la magnifique avenue Wilson «bordée d’arbres» sur laquelle il faisait du vélo, l’école au 120, «la seule à l’époque», le patronage le jeudi, les fins de
mois difficiles car le père, ferronnier d’art, a peu de commandes, la famille unie, les manifs de 36 qui descendaient l’avenue en chantant L’Internationale, «sublime !», tout défile,
jusqu’aux jours funestes du décès de sa sœur aînée, tuberculeuse, et de l’Occupation.
La faim, le troc, la débrouille et, surtout, l’engagement à la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne), interdite, alors qu’il prépare son CAP d’ajusteur. «On a souffert, mais moins que les
Espagnols…»
Il relate la douloureuse perquisition allemande du 18 septembre 1941 dans le quartier de la Petite Espagne, puis les bombardements du 21 avril 1944, son engagement aux FFI en juin, sa blessure en
août, à la Libération, qui lui valut la Croix de guerre. Il raconte aussi avec émotion sa rencontre, cette même année, avec sa Célestine, fille d’Espagnols de la Plaine, elle aussi à la JOC, qui
deviendra sa femme 61 ans durant.
Alors qu’il parle, des photos de ses enfants et de ses petits-enfants défilent dans un cadre numérique. L’histoire continue, l’engagement syndical, puis aux parents d’élèves, au Mouvement de la
paix, qui prolongent celui de sa vie, au sein de l’ACO (Action catholique ouvrière), pour une église ouverte sur l’extérieur, fidèle au monde ouvrier. «Nous étions contre l’église des
prélats, avec la classe ouvrière», dit-il encore aujourd’hui, avec toujours autant de force.
En même temps qu’il vit et qu’il se bat pour ses idées, Abel écrit, raconte ses luttes et ses rencontres, notamment avec les autres militants chrétiens, et conserve soigneusement les écrits de
son père. Ce qui fait que cet homme est une mine d’histoire, une mémoire vivante, ainsi qu’il a intitulé son association de la Plaine. Cet amoureux de généalogie (il a retrouvé des Tissot
jusqu’à… Louis XV !) continue à travailler sur cette mémoire, s’attachant à la partager, à la faire connaître à travers des articles, des enregistrements, des films.
Depuis le décès de sa Célestine aimée, il vit seul à la résidence Basilique, mais reste tendrement entouré par ses deux filles et leurs familles, unies comme un symbole d’une vie pleine et
entière, tournée vers la justice et le don de soi. Abel continue à raconter, et c’est toujours passionnant.
Benoît Lagarrigue
Le Journal de Saint-Denis
Avril 2010
Photo : Yann Mambert
Le musicien poly-instrumentiste Boris Lelong vient de composer et d'interprêter seul aux commandes une nouvelle création musicale de 7 minutes, basée sur un segment du magnifique film de Jacques Perrin "Le Peuple Migrateur". Nous avions déja utilisé en partie ces images à l'occasion d'un cinéconcert live donné en public à Saint-Denis en 2007 (projet "Escales") avec quelques musiciens du réseau dionysien d'Altamira.
Aujourd'hui, les oiseaux migrateurs reprennent leur envol vers l'horizon et les nuages, portés par le son des guitares, de la flûte irlandaise et de douces nappes électroniques en apesanteur... A regarder plein écran et à écouter fort ! Alors bon voyage à tous ! PV.
"Bon Voyage !"
Images du film de Jacques Perrin "Le Peuple Migrateur".
Site officiel :
http://www.bacfilms.com/site/peuple
Musique composée et interprétée par Boris Lelong
Site officiel :
Musique originale de Bruno Coulay
Site officiel :
Le Peuple Migrateur
Sorti en décembre 2001, ce film est un petit miracle car Jacques Perrin réussit à retenir l'attention et à provoquer l'émerveillement, le temps d'un long métrage captivant, avec comme seuls acteurs des oiseaux ! Le Peuple migrateur suit l'envol d'oiseaux de toutes sortes (grues, oies, cygnes, cigognes, canards...) et leur migration à travers les pays et les paysages. Véritables histoires de vies, le film donne à découvrir les premiers envols, la difficulté d'un tel voyage, et surtout réussit l'exploit de nous plonger au cœur de l'action. La caméra virevolte dans le ciel, (tout a été filmé depuis un ULM !), épousant les mouvements d'ailes. Les péripéties des espèces mises en scène émeuvent et font rire. Il faut dire que Jacques Perrin est un spécialiste du genre puisqu'il a produit Microcosmos, le peuple de l'herbe et Himalaya, l'enfance d'un chef, deux gros succès populaires utilisant le documentaire pour mieux raconter l'histoire de la vie. Ayant bénéficié d'énormes moyens techniques, d'un incalculable métrage de pellicule, d'un indéniable savoir-faire et d'une patience infinie, Le Peuple migrateur peut se targuer d'être une réussite incontestable et un grand spectacle familial. - Marc Maesen
http://www.bacfilms.com/site/peuple
Laissez-vous conter... sur France Musique
Une émission de Véronique Sauger
Un portrait de Philippe Vallin
Animateur socioculturel de Saint-Denis (93)
L.E. S.L.A.M. : ART DE LA SCÈNE, ART DU P.A.R.T.A.G.E.
"Mon travail avec les dionysiens, ce n'est pas la culture POUR les gens mais la culture PAR les gens et AVEC les gens".
Récit ponctué par les musiques de :
> Dvorak : Sérénade opus 22 (Berliner Philharmoniker et H. Von Karajan)
> Pachelbel : Canon in D Major (London Symphony Orchestra)
> Villa Lobos : 5° Bachianas Brasileiras (Par Joan Baez)
> Grand Corps Malade : Albums Midi 20 & Enfant de la ville
Une émision de Véronique Sauger
Réalisation : Géraldine Prutner, Jehan Richard-Dufour
Pour écouter ou reécouter l'émission dans son intégralité :
Pour s'abonner au podcast de l'émission (un acte de soutien important pour que ce genre d'initiative culturelle puisse perdurer sur la radio du service public !) :
http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/laissez-conter/
Pour télécharger ultérieurement l'émission :
http://www.mediafire.com/?89977ckv1fe93x8
Laissez-vous conter est, depuis
sa création en 2005, la relation intime entre un être et son double, c’est-à-dire entre la musique et l’interprétation de sa propre partition humaine. À partir de thèmes musicaux en résonance
avec les réflexions, sentiments, souvenirs, intimes ou non, des invités, l'émission déroule des morceaux de vie comme des portraits, camaïeux doux ou couleurs vives. La musique les accompagne
mais est aussi accompagnée, par les mots, les idées. Ils forment ensemble un duo, une sonate, un dialogue autant qu'un débat. Sur le mode du tutoiement ou du vouvoiement, chacun est libre.
http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/laissez-conter/
Véronique Sauger prodigue deux
passions : la musique et les mots. Elle a inventé une manière de "dire en musique" les Contes du jour et de la nuit comme on lit la poésie. Sa voix est son instrument ; dans une diction très
personnelle, elle module, scande, mixe avec bonheur différents répertoires : conte, improvisation, concert et poésie, avec des musiques éclectiques baroques, classiques, jazz, traditionnelles,
contemporaines, électroacoustiques, originales ou enregistrées qui interviennent non pas "sous" mais "avec et entre" les mots, expliquant les silences, les métaphores, les mystères... Véronique
Sauger est intervenante à l’INA pour un cursus de formation à l’écriture audiovisuelle, également animatrice d’ateliers d’écriture, avec des appels à écriture auprès des auditeurs, écoles,
maisons de retraite, foyers d’insertion, de handicapés, enfants malades, réseaux de personnes en situation de précarité... pour lesquels Véronique Sauger crée "Épingle à Nourrice", une
maison d’édition dédiée aux recueils d’écritures collectives.
http://www.editionsepingleanourrice.com/
http://sites.radiofrance.fr/francemusique/accueil/
Boris Lelong - Perdide (Creative Commons BY-NC-SA license 2011)
Perdide est une planète sauvage, imaginée par l'écrivain
de science-fiction Stefan Wul pour les besoins de son roman L'Orphelin de Perdide, une oeuvre parue en 1958 et devenue rapidement un véritable classique du genre. Il y a quelques années,
tout en découvrant le film d'animation Les Maîtres du Temps, adaptation cinématographique du livre fort réussie, et réalisée en 1982 par René Laloux avec le concours du célèbre
dessinateur Moebius, Boris Lelong est à la fois frappé et séduit par les sonorités étranges qui illustrent les scènes se déroulant à travers les étendues luxuriantes et sauvages des lointaines
planètes que sont Perdide et Devil-Ball.
Créés pour les besoins du long métrage par les musiciens Pierre Tardy et Christian Zanési, ces ambiances électro-acoustiques donnent alors vie à un monde végétal coloré et insectoïde, aussi
insolite que fascinant. Malheureusement, ces créations musicales n'ont jamais été éditées sous aucune forme que ce soit, et malgré tout son intérêt potentiel, même la bande originale des
Maîtres du Temps demeurera pour certains fans (dont je fait partie !) une arlésienne en ne voyant jamais le jour.
Particulièrement sensible à ce genre d'immersion sonore car amateur invétéré de musiques "ambient", Boris Lelong souhaitait donc pouvoir écouter et s'abandonner pleinement en version longue durée
dans les atmosphères si particulières des Maîtres du Temps et, surtout, indépendamment du visionnage du film. Mais puisque qu'un tel document n'existait pas, il a donc pensé à le
réaliser lui-même ! Le musicien commence alors par sélectionner quelques scènes du film où les sons peuvent être entendus de manière intelligible indépendament des dialogues, puis les redécoupe,
les retraite et les remodèle pour finalement étirer et déployer ces échantillons durant plus d'une heure. Il y ajoute ensuite ses propres textures électroniques, flottant doucement tout au long
de cet environnement entièrement recréé et fourmillant de vie.
Après deux ans de travail, ce nouveau paysage sonore ainsi achevé fait une nouvelle fois écho avec la beauté étrange de Perdide et Devil-Ball (leur rendant au passage un bien bel hommage !), mais
résonne également de façon curieuse avec les paysages nocturnes et phosporescents de la planète Pandora du fameux blockbuster Avatar. Pour l'anecdote, le film à grand spectacle de James
Cameron est visionné pour la toute première fois par Boris Lelong quelques heures à peine après que ce dernier ait terminé le mastering de l'album !
Enfin, de par sa thématique "naturelle" et son extrême sensibilité, Perdide, immersion sensorielle dans un écosystème imaginaire et luxuriant, n'est pas sans évoquer aussi à sa façon
l'animisme mystérieux et l'onirisme séduisant des oeuvres du génial réalisateur/dessinateur japonais Hayao Miyazaki (Le Voyage de Chihiro, Mon Voisin Totoro, Le Château dans le Ciel,
etc). Comme quoi, il appartiendra donc à chacun de se créer son propre monde intérieur en partant à la découverte de Perdide !
Philippe Vallin
Ecouter intégralement et/ou télécharger gratuitement l'album sur la page qui lui est dédiée :
http://www.borislelong.com/perdide/
Entre géologie musicale et impressionnisme électronique : des immersions sonores sans carte au sein d'espaces à explorer... Pour en savoir plus sur les compositions de Boris Lelong et écouter
quelques morceaux :
Site Officiel : http://www.borislelong.fr/musique/compositeur
Les Maîtres du temps est un film d'animation réalisé par René Laloux sur des dessins de Mœbius, sorti au cinéma en 1982 et inspiré du roman de science-fiction "L'Orphelin de Perdide de Stefan
Wul".
Synopsis : Piel, un petit garçon en compagnie de son père, atterit sur une planète sauvage, Perdide. Avant de mourir, son père réussit à contacter son ami Jaffar, et lui demande de sauver son
fils Piel, désormais seul sur cette planète. Piel reçoit de son père un microphone, son seul moyen de contact avec Jaffar qui, avec des compagnons, vont lui parler tout au long du voyage en lui
donnant de judicieux conseils. Jaffar se dirige vers Perdide pour sauver le petit Piel mais plusieurs incidents vont se dérouler au cours de l'aventure.
Source : wikipédia
Quelques vues des paysages de Perdide et Devil-Ball, imaginés par Moebius
Yes - Fly from here (Frontiers Records 2011)
La parution d'un nouvel album de Yes est pour moi
toujours un événement même si, malheureusement, la déception est souvent au rendez-vous. En effet, ce groupe phare du rock progressif a incontestablement connu son apogée créative dans les
glorieuses seventies, et depuis son succès commercial et planétaire Owner of a Lonely Heart (le seul titre de Yes dont tout un chacun se souvient du refrain !), il aura enchainé
les bonnes surprises (Talk, Magnification), les œuvres bancales (Union, Keys to ascension, The Ladder) et les productions insipides (Big Generator, Open your
eyes).
Depuis le début des années 90, chaque sortie d'un nouveau disque de Yes est surtout le prétexte à ce que le groupe puisse s'engager dans de longues tournées visant à rassembler ses nombreux fans
de la première heure et faire revivre la magie d'antan, souvent avec brio et succès ! Sur scène, les classiques impérissables s'enchaînent pour le plus grand plaisir nostalgique des fidèles, avec
en fil rouge des titres plus ramassés et souvent anecdotiques, issus du répertoire en dents de scie de ces trente dernières années. Car il est clair que Yes continue et continuera à vivre sur les
bases et le souvenir de son flamboyant passé. Malgré un virage "heavy-FM" pourtant réussi amorcé en 1983 sous l'influence de Trevor Rabin et les incessants changement de cap et de line-up qui
s'en suivirent, ce sont avant tout les longues fresques musicales ambitieuses et alambiquées de Yes qui ont forgé sa personnalité singulière à la source des années 70 et inscrit son importance
historique et incontournable sur la planète rock, entre Pink Floyd, Genesis et King Crimson.
L'avant dernier opus studio en date de Yes date de l'année 2001 (avec le réussi Magnification et son orchestre symphonique), et le groupe ne nous avait pas habitué à un si long
"silence". Il nous revient seulement aujourd'hui avec Fly from here, un album qui créé la surprise en se hissant à un niveau qualitatif où plus personne n'osait l'attendre ! Mais avant
d'en dire quelques mots, un petit retour en arrière s'impose. En 2008, sous l'impulsion de son leader Chris Squire, Yes annonce une tournée monstre pour fêter ses 40 années d'existence. Jon
Anderson, son chanteur emblématique, LA voix de Yes, avec son lyrisme sans égal et son timbre haut perché, déclare forfait suite à des problèmes de santé préoccupants. Squire (dont l'opportunisme
n'est plus à démontrer en matière de business) maintiendra quand même son projet, en recrutant au sein du combo un "clone" remplaçant en la personne du québécois Benoît David, chanteur de Close
to the edge, un talentueux tribute-band du groupe Yes découvert par ses soins en surfant sur youtube ! La nouvelle déclenchera la colère et la rancune de Jon Anderson, qui, se sentant humilié à
tort ou à raison, ne se consacrera plus qu'à sa carrière solo suite à la bonne nouvelle de son rétablissement.
C'est donc avec un nouveau membre à part entière que Yes reprend du service, et dans la foulée des concerts le chemin du studio afin d'enregistrer ce qui va devenir son vingt-et-unième album,
avec le retour surprise de Geoff Downes (Asia) aux claviers et de son vieux comparse Trevor Horn (souvenez-vous, les Buggles !) à la production. Cette formule, à l’origine de l’excellent
Drama il y a plus de trente ans, pouvait donc laisser espérer de bien belles choses. Je dirais ici que la réalité a largement surpassé le fantasme tant Fly from here est une
réussite totale, fruit du retour inespéré d'un Yes revitalisé et en très grande forme ! L'album s'ouvre sur Fly from here, son morceau titre, qui n'est en fait qu'une ancienne
composition mise de côté à l'époque, et que l'on pouvait seulement jusqu'alors découvrir ici et là à travers des enregistrements live plus ou moins officiels de Yes et des Buggles. On reconnaît
immédiatement la patte de Trevor Horn (producteur de génie à qui l'on doit tant de quelques disques pop majeurs !), et le "son" de l'album n'est pas sans rappeler celui de son grand frère
Drama, avec juste une touche et une fabrication un poil plus "modernes". Cette suite fleuve s'étend sur une vingtaine de minutes divisée en six segments s'enchainant avec classe, où l'on
retrouve avec bonheur toute l'emphase et la magnificence du Yes "classique" le plus inspiré.
L'ensemble est brillamment construit et équilibré, surpassant même à mon avis les dernières grandes réussites du genre que sont Endless dream (de l'album Talk) et
Mindrive (Keys to ascension vol.2). La production exemplaire met parfaitement en valeur la contribution de chacun des instrumentistes, qu'il s'agisse des envolées guitaristiques
d'un Steve Howe en état de grâce, des nappes et autres excentricités à base de claviers signées Geoff Downes, de la rickenbacker grondante de Chris Squire, sans oublier la jolie voix cristalline
de Benoît David, sorte de compromis étonnant entre celle de l'inimitable Jon Anderson et de Trevor Horn qui, rappelons-le, officiait au poste de chanteur sur Drama. Le québécois est ici
tout simplement parfait de bout en bout, imposant son propre style et une vraie personnalité, sans chercher à "sonner" comme son illustre modèle (contrairement à l'exercice de la scène où c'est
tout ce que le groupe attendait de lui lors de son recrutement, vu son CV et sa longue expérience de clone officiel !).
Après ce plat de résistance on ne peut plus goûteux, on pouvait s'attendre à ce que les titres suivants donnent dans le remplissage, comme c'est malheureusement souvent le cas avec les dernières
galettes de Yes. Fort heureusement il n'en est rien : The Man you always wanted me to be fait dans la ballade "pop-prog" qui, avec ses chœurs caractéristiques et son refrain accrocheur,
renvoit aux meilleurs moments de l'ère Rabin, le thème principal et l'atmosphère mélancolique de Life on a film set vous refilent tout simplement le frisson, et le très
"andersonien" Hour of need ne vient pas même pas gâcher le tableau de par sa légèreté qui le place peut-être un cran en dessous du reste. Côté superflu, Steve Howe nous refait ici le
coup du sempiternel morceau de guitare acoustique en solitaire, mais sans la virtuosité et la musicalité d'un The Clap ou d'un Mood for a day. Quant à l'enlevé Into the
storm, celui-ci achève l'album de bien belle manière, à la fois épique et énergique.
Pour conclure, je redirai donc que Fly from here créé la surprise et l'événement, véritable retour inespéré d'un groupe de vieux dinosaures dont on n'attendait plus grand-chose. Et pour
cause, Yes n'a à mon sens rien produit d'aussi bon et enthousiasmant depuis... Drama en 1980 ! Un disque à ranger dignement parmi les grands classiques du groupe et à consommer sans
modération, en attendant le prochain épisode.
Philippe Vallin
Yes 2011 : Alan White, Steve Howe, Trevor Horn, Chris Squire, Geoff Downes et Benoît David
Site web : http://www.yesworld.com
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