Grosse affluence, samedi 1er novembre sur les coups de 15 h à la résidence Croizat. L’association
Altamira y organisait une rencontre avec le musicien poly-instrusmentiste
Steve
Shehan. Une rencontre extraordinaire, qui avait été fort bien préparée en amont. "
Steve Shehan est un musicien du monde, pour qui la musique est avant tout un moyen de partage"
constate Boris Lelong, responsable d’Altamira et musicien lui-même. "E
t c’est aussi notre philosophie. C’est pourquoi cette rencontre est finalement naturelle" ajoute-t-il. Et c’est vrai
qu’entre
La mémoire en chantant, sur la chanson française,
Générations slam et son atelier d’écriture intergénérationnel ou le prochain projet à
Isorana (Madagascar), qui
associera poètes et musiciens locaux et de Saint-Denis, Altamira ne rate pas une occasion de travailler sur l’échange et la rencontre. Et celle-ci n’est pas un coup isolé, mais s’inscrit dans un
projet durable : une veillée avait été organisée à la résidence Croizat, en octobre, afin de faire connaître Steve Shehan aux retraités et à l’association Jeunes espoirs de paix, à travers
notamment la projection d’
Assikel, de Bali à Baly, film qui retrace le parcours du musicien. Et, le 29 novembre, un déplacement en car, fourni par la ville, leur permettra de se rendre au
Cap d’Aulnay pour assister à l’un de ses concerts.
Mais revenons à ce samedi pluvieux qui n’avait pas freiné les enthousiasmes. Dans cette résidence "
pas comme les autres" soulignait en souriant Boris Lelong, le public devient acteur et
l’auditeur poète. Car c’est sur un texte écrit et dit collectivement par les résidents que le musicien est entré : "
la musique est un chemin vers l’autre […]
comme les voyages de
Steve Shehan. […]
Tu viens faire escale dans cette maison où nous sommes réunis…" Visiblement ému, celui que tout le monde appelle désormais Steve les a remerciés du fond du cœur
avant de donner un bref mais intense aperçu de son talent sous forme d’une balade insolite avec de bien curieux instruments : le hang et ses sonorités étonnantes de fraîcheur, un morceau épuré
lancé par le likembé, d’autres instruments et percussions recueillis au cours de ses voyages en Afrique, Asie, Maghreb, dont ces balais berbères en raphia conçus pour la vie de tous les jours… La
magie s’installe, le plaisir est commun et les applaudissements de plus en plus chaleureux. Et comme il s’agissait de partage, Philippe Vallin, Boris Lelong, Larbi et sa darbouka, Joon Claudio et
sa flûte l’ont rejoint sur plusieurs morceaux et impros. De nombreuses surprises ont encore émaillé cette rencontre, venues du public comme de l’artiste qui ne cachait pas son émotion. "
Je
suis bouleversé. Il y a ici une générosité, un plaisir qui s’exprime qui est pour moi le cadeau suprême ! C’est pour ça qu’on fait ce métier : on est là, vivant, aimant et aimé, on donne et on
reçoit mille fois plus et c’est universel… " "
Steve Shehan nous perce l’âme " ont dit dans un poème les Jeunes espoirs de paix, traduisant bien le sentiment de tous. C’était samedi
sous la pluie. Mais à Croizat, il faisait beau…
Benoît Lagarrigue
Journal de Saint-Denis 03-Nov-2008
http://lejsd.com
Photo : Yann Mambert
Quelques photos de la rencontre avec Steve :
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