
Débordant d’énergie, surbooké, comme il dit, mais toujours disponible, généreux
tant en paroles qu’en sourires, il dégage spontanément un élan de sympathie.
"Ma passion, c’est ce que je fais ! Et la musique." Responsable d’animation auprès des retraités, c’est ainsi
qu’il apparaît dans l’organigramme de la mairie, Philippe Vallin est en fait une sorte de personnage poly-actif qui aime avant tout emmener les autres dans une belle aventure, et faire en sorte
que leur potentiel et leur créativité émergent. Mais il n’a pas toujours œuvré auprès des personnes âgées. Auparavant, il était animateur pour les enfants, déjà à Saint-Denis.
"Au départ, je voulais être instit. Parallèlement à mes études, j’ai fait des petits jobs d’animation dans des centres de loisirs ou de vacances." C’est là qu’il a su que c’était sa
voie. "
Il y avait plus de souplesse, on pouvait faire plus de choses que dans le cadre strict de l’Éducation nationale", note-t-il. Ce sera donc l’enfance et la jeunesse, durant dix ans,
entre la Plaine et Pleyel.
"J’ai eu ensuite envie de découvrir d’autres publics." Ça tombait bien, une place se libérait auprès des retraités à la Ville. C’était en 2000. "
Il y avait
tout à faire", se rappelle-t-il. Pas question pour Philippe de se cantonner dans un emploi administratif. Il découvre une population en attente,
"surtout de bénévolat et
d’investissement", saisit au bond l’opportunité née de la mise en place des emplois jeunes, travaille sur la diversité des publics, invente des projets en s’appuyant sur les ressources des
personnes et pour lesquels chacun devient acteur de lui-même et des autres.
C’est selon cette philosophie qu’il a, avec son complice depuis les années de collège, Boris Lelong, et leur association Altamira, entrepris et mené à bien
La mémoire en chantant et plus
récemment
Génération slam, deux projets intergénérationnels, qui ont fait l’objet de l’édition d’un CD. Ce mélomaniaque, comme il se définit lui-même, est aussi (bon) musicien : il a
appris la flûte de manière autodidacte et a créé les séances de Slamélodie au Café culturel, scène ouverte où tout et tous se mélangent. "
Il y a des jeunes, des personnes âgées, des
musiciens, des slameurs et tous se rencontrent et se nourrissent des autres."
À 38 ans, Philippe Vallin est aujourd’hui à une croisée de chemins. "
Mais quelle que soit ma route, elle passera toujours par Saint-Denis", s’écrie-t-il. "
Il ne s’agit pas d’une
rupture, mais d’une continuité du travail accompli. Je souhaite simplement l’élargir et le développer." Cela passera par un investissement total au sein d’Altamira, avec plusieurs projets en
cours : faire venir à Saint-Denis les auteures du CD
Philippines, Femmes artistes du lac Sebu (Coup de cœur de l’académie Charles-Cros 2008), développer un partenariat artistique et
culturel qui s’engage entre Saint-Denis et un village malgache… Toujours avec la même ambition : donner. "
Plus tu donnes, plus tu reçois. Et ça, ça donne du sens à ma vie."
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