Vendredi 22 septembre 2006
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Par Philippe Vallin
Porcupine Tree - Stars dies (Delirium records 2002)

Comme tout le monde le sait, le futur album de Porcupine Tree sortira très prochainement chez une major
(atlantic). Alors, bonne ou mauvaise nouvelle ? Steve Wilson et sa bande, récemment amputée de Chris Maitland, son formidable batteur qui a quitté le navire pour des raisons qui ne regardent que
lui, vont-ils vendre leur âme au démon de la seule et unique rentabilité commerciale ? Pour ma part, je ne pense pas qu’il s’agisse d’une démarche bassement opportuniste du mentor Steve
Wilson, et je reste confiant quant à l’intégrité artistique du groupe qui n’a jamais faillie durant ses 12 années d’existence. Cette période d’intense activité aura vu en effet la production
d’albums tous plus étonnants, magnifiques, et enthousiasmants les uns que les autres. Je mettrai juste de côté "On the Sunday of life", œuvre de jeunesse à la touchante immaturité, et sorte de
démo, de gentil précurseur aux merveilles à venir.
Une ère s’achève donc, et une nouvelle commence, la plus radieuse possible on l’espère. Il était donc temps pour Porcupine Tree de tirer un bilan de sa première décade d’existence, et plus
exactement ici de sa période chez delirium records, s’étalant de l’année 1991 à 1997. Celui ci voit donc le jour sous la forme d’un double CD rétrospective en édition limitée, présenté dans un
magnifique coffret cartonné au design classieux digne d’un collector de Pink Floyd, et agrémenté d’un livret d’une trentaine de pages superbement illustrées, retraçant la biographie complète du
groupe à partir d’interviews diverses. Le contenu musical de cette double galette nous propose une sélection des meilleurs morceaux des cinq premiers albums studio, ainsi qu’une flopée de titres
inédits, de versions single et autres remix de morceaux déjà connus, tels que les monolithiques "Up the downstair" ou "The sound of no one listening". Côté 100 % pure découverte, cette édition
inclut en effet de vraies "fausses nouvelles compos" telles que le nerveux "Men of wood" (et sa rythmique binaire chère à la new wave des années 80), l’acoustique et serein "Phantoms", ou
encore "Signify II", moins hargneux et métallique que son modèle d’origine, moins bon aussi, mais tout n’est ici qu’une affaire de goût. Bref, de quoi convaincre le dernier fan réticent,
contemplant de manière à la fois interrogative et baveuse la dite pièce culte sur l’étalage de son disquaire préféré !
Toujours aussi perfectionniste comme le veut sa légende, Steve Wilson a supervisé lui même le remixage et la remasterisation de la plupart des titres qui gagnent une réelle profondeur et un
nouvel éclat au niveau du son. Certain défauts majeurs ont ainsi pu être éliminés, telle que cette désagréable saturation des basses faisant défaut à la deuxième partie du psychédélique et
technoïde "Voyage 34 phase one". Bref, du travail d’orfèvre comme on l’aime chez Porcupine Tree. Avec "Star die", le groupe anglais offre à ses fans et aux autres la compilation ultime, le
prototype même du best-of intelligent qui saura pleinement satisfaire aussi bien le néophyte que le collectionneur compulsif ! Avec comme preuve un tel respect pour son public, je ne vois pas en
quoi ce dernier pourrait craindre de son groupe préféré une trahison dans les années à venir. Seule la traversée de "l’Atlantic" nous le dira !* Philippe
Vallin
(Chronique parue dans le magazine Koid'9, Rock & Progressif)
*Et le verdict fut sans appel : avec "In Absentia" puis "Deadwing" un peu plus tard, Porcupine Tree produira en effet deux albums parmis ses tous meilleurs ! Un
autre est en préparation pour début 2007, et les quelques larges extraits entendus lors de la tournée européenne en cours laissent présager une nouvelle merveille.
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