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Ce blog est consacré à mes activités d'animateur socioculturel à la ville de Saint-Denis (93), mais aussi de chroniqueur et de musicien amateur. Au fil de ces pages, vous pourrez suivre l'actualité de divers projets professionnels et autres initiatives que je pilote ou auxquels je suis associé : rencontres et événements culturels, concerts, scènes ouvertes, jumelages artistiques, etc. Quelques chroniques musicales seront également publiées selon les coups de coeur et l'inspiration. En bref, ce site est une petite fenêtre ouverte sur mon réseau de proximité, un espace d'information et de partage d'expériences. A bientôt ! PV.

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Dimanche 19 novembre 2006 7 19 /11 /Nov /2006 16:05
- Par Benoît Lagarrigue
RENCONTRE INTERGENERATIONNELLE

Pas d'âge pour
le slam

Décidément, le slam parle à toutes les générations. C'est ce qu'a pu constater Grand Corps Malade à la résidence pour personnes âgées Ambroise Croizat. En plus d'apprécier la poésie urbaine, ces dames tâtent elles-même de la plume et du micro.

"ON COMMENCE quand ?" On dirait des gamines impatientes, alors que ce sont d'alertes grand-mères slamisantes. Eh oui ! Il n'y a pas d'âge pour devenir jeune... Preuve était donnée par la bonne cinquantaine de mamies (où étaient les papys ? Au foot ?) qui s'était donné rendez-vous lundi 6 novembre à la résidence Croizat. Au programme de cette après-midi, une rencontre avec Grand Corps Malade. Quoi ? LE Grand Corps Malade, celui qui a vendu plus de 300 000 albums, qui a rempli le Bataclan 11 soirs durant, qui a 80 concerts programmés dans une tournée jusqu'en juin 2007 (au fait, c'est quand à Saint-Denis ?), qui a fait connaître et aimer le slam partout en France et en Navarre ?... Oui, LE Grand Corps Malade est là, souriant, visiblement heureux de rencontrer ces personnes qu'on dit âgées, qui se révèlent ardentes fans et étonnantes émules.

Fabien, au beau milieu des retraités à Ambroise Croizat
 
Mais comment en est-on arrivé là ? Flash-back. "Depuis longtemps, la résidence Croizat est un lieu de rencontres intergénérationnelles", rappelle Philippe Vallin, responsable de l'équipe des animateurs au service des retraités de la ville. C'est ainsi qu'un travail de lecture, de poésie et d'écriture s'est engagé avec le collège Lurçat, que l'association Altamira organise depuis deux ans des séances autour de la chanson, ou que des rencontres autour du hip-hop ont été mises sur pied avec Dominique Brousse, responsable de la Maison de la vie associative. "Cette année, le succès de Grand Corps Malade a eu un effet accélérateur" reprend Philippe Vallin. Avec son compère Yaya Bagayoko, de la Maison de la jeunesse, il a d'ailleurs récemment emmené trois retraitées au Café culturel pour assister (et participer !) à la slam session mensuelle de Grand Corps Malade, John Pucc'Chocolat et Ami Karim. Un succès.

Cette rencontre du 6 novembre n'est donc pas un "coup", mais à la fois l'aboutissement d'un processus engagé et le lancement d'un projet. Lorsque Grand Corps Malade paraît (ou plutôt Fabien, tant les liens sont immédiatement chaleureux), "C'est un cadeau pour les retraités", s'écrie Claudie Gillot-Dumoutier, adjointe au maire chargée des personnes âgées. Un cadeau partagé puisque, en réponse à Fabien, elles se sont levées à neuf, se sont emparé du micro et ont interprété... leur slam, Merci Fabien. "Le slam, c'est le plaisir d'écrire et le plaisir de dire, leur at-il lancé. C'est aussi la mixité des publics et donc faire se rencontrer des personnes âgées et des jeunes, c'est quelque chose de naturel."

Présentation du projet avec Philippe et Yaya


Un CD à la clé


Car c'est bien là l'enjeu de cette rencontre : monter un atelier de slam qui réunira une dizaine de jeunes issus de la Maison de la jeunesse et une dizaine de retraités. Et pas pour rigoler : à raison d'une séance par semaine, jusqu'au mois de juin 2007, il s'agira d'aboutir à l'enregistrement d'un CD et de participer, en avril prochain, à une soirée Slam Caravane à Saint-Denis (à la bourse du travail ?). Bref, c'est du lourd. "On avait envie de travailler sur une action à long terme", précise Yaya Bagayoko, lui-même figure du rap dionysien. "J'ai vu le travail que vous faites, a-t-il ajouté, vous allez venir à la Maison de la jeunesse et nous on viendra ici. Vous avez des choses à dire aux jeunes et eux ont des choses à vous dire. Mais je vous préviens : on va vous faire bosser !" Une invitation acceuillie avec enthousiame, comme on s'en doute. Animateur de la journée, et après que Grand Corps Malade ait interprété plusieurs des slams qui ont fait son succès (dont les fameux Saint-Denis, Les voyages en train...), Philippe Vallin a la banane, comme on dit. Lui-même artiste, accompagné à la guitare par Joon Claudio, il entonne deux de ses chansons, sur les (dys)fonctionnaires et sur le marché de Saint-Denis où "tout s'achète avec des clous", sous les vivats. Mais on ne saurait oublier les autres vedettes de l'après-midi : Denise et un texte plein d'humour, Henriette et son hommage aux "fesses dodues", Marthe qui conte sa vie de luttes, de misères et de joies... des textes qu'elles ont écrits ou choisis elles-mêmes, qui racontent l'amour, la fraternité, la tolérance.

En fin de journée, signant de nombreux Midi 20, son superbe album, Grand Corps Malade, Fabien donc pour toutes ses nouvelles intimes, avait le regard encore plus clair de plaisir. "Je suis très touché. Et même si je ne serai pas à toutes les séances, tournée oblige, là je reviens du Québec et je pars en Bretagne, je suivrai ce travail avec un grand intérêt." T'inquiète Fabien, la relève est assurée...

Benoît Lagarrigue
Le Journal de Saint-Denis
Edition du 15 au 21 novembre 2006
                                                                                                          Photos : Laurence Thimothé
 
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