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Ce blog est consacré à mes activités d'animateur socioculturel à la ville de Saint-Denis (93), mais aussi de chroniqueur et de musicien amateur. Au fil de ces pages, vous pourrez suivre l'actualité de divers projets professionnels et autres initiatives que je pilote ou auxquels je suis associé : rencontres et événements culturels, concerts, scènes ouvertes, jumelages artistiques, etc. Quelques chroniques musicales seront également publiées selon les coups de coeur et l'inspiration. En bref, ce site est une petite fenêtre ouverte sur mon réseau de proximité, un espace d'information et de partage d'expériences. A bientôt ! PV.

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Mercredi 18 août 2010 3 18 /08 /Août /2010 07:56
- Par Philippe Vallin

Daniel Perret & Crista Galli - Les esprits de la Nature (Prikosnovénie 2010)

CD-esprit-de-la-nature.jpg Au vu de leur pratique respective et de leur intérêt commun pour les musiques méditatives et thérapeutiques, il n'est pas étonnant de retrouver Daniel Perret et Crista Galli, talentueux artistes du label féérique Prikosnovénie, réunis autour d'un même projet créatif. Le premier est rappelons-le un musicien poly-instrumentiste accompli, qui s'exprime principalement aux sons de la harpe et de la flûte irlandaise. Il a déjà co-réalisé pour ce même catalogue l'excellent Poussière d'étoile, une œuvre musicale entièrement acoustique d'une grande sérénité, teintée de délicates influences indiennes et celtiques. Crista Galli est quant à lui un duo mixte de chant harmonique qui s'est  fait remarqué en publiant deux opus de qualité et surtout très différents l'un de l'autre : l'introspectif Matrice d'eau et le cinématique Hayaku, sorte d'hommage aux mondes imaginaires du célèbre créateur de dessins animés japonais Hayao Miyazaki.

Les esprits de la Nature est sans conteste à ce jour l'œuvre la plus zen et minimaliste produite par chacun de ses trois géniteurs. Comme son nom l'indique de manière on ne peu plus explicite, sa thématique tourne autour de ces petits êtres invisibles que sont les fées, elfes, lutins, devas et autres diwatas, esprits gardiens du  monde naturel et par la même sacré avec lequel l'homme moderne a depuis bien longtemps coupé les liens. Concept oblige, les douze plages musicales sont parsemées d’ambiances de forêts et de rivières, ou chaque sonorité aquatique, chaque chant d'oiseau ou bourdonnement d'insecte devient un instrument à part entière, intégrant ainsi un paysage musical riche de sensations et invitant à la rêverie.

Point ou peu de mélodie durant une heure de lecture, le voyage est ici avant tout textural et profondément immersif. Les trois musiciens ont toutefois limité au maximum l'utilisation de sonorités électroniques atmosphériques, ici plus discrètes et efficaces que jamais. Par dessus des nappes vocales de Sarah (quelle voix angélique !) et de Jean-Paul Trutet (qui bien souvent se combinent magnifiquement l'une à l'autre), scintillent des notes de harpe au tempérament aléatoire mais toujours emplies d'harmonie. Parfois, ce sont les gongs et les carillons qui viennent prendre le relais (L'apparent et le non visible, Retour à l'unité) pour apporter d'autres couleurs et émotions à l'ensemble. On pense souvent aux travaux du génial compositeur italien Alio Die et ses fameux tapis de sonorités "ambient" réalisés à partir d'instruments traditionnels, comme quoi cet album n'a vraiment de new-age que l'emballage. Dans ce bain musical souvent proche du silence et propice à la paix intérieure, quelques petites envolées de flûte viennent de temps à autre nous éveiller de notre douce torpeur, peut-être pour nous rappeler que les lutins des bois, tout gentils et bienveillants soient-ils, sont aussi parfois de sacrés farceurs !

Derrière un message écologique peut-être trop explicite, se cache une œuvre musicale d'une grande richesse et finesse qu'il serait du coup trop facile de sous-estimer. A travers Les esprits de la Nature, le but de nôtre trio instrumental éphémère est clairement avoué : émouvoir l'auditeur par la force évocatrice de la musique afin qu'il tente, ne serait-ce qu'un instant, de se reconnecter à l'essentiel. Cet album est une ode simple et délicate à la beauté du monde vivant et à son fragile équilibre, un monde qui demeurera en péril si chacun de nous ne redevient pas le poète et le contemplatif qui sommeille en lui.

 

Philippe Vallin

Chronique réalisée pour le magazine Ethnotempos

http://www.rythmes-croises.org/ethnotempos/

 

 

CD disponible chez

http://www.prikosnovenie.com/

 

 

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