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Ce blog est consacré à mes activités d'animateur socioculturel à la ville de Saint-Denis (93), mais aussi de chroniqueur et de musicien amateur. Au fil de ces pages, vous pourrez suivre l'actualité de divers projets professionnels et autres initiatives que je pilote ou auxquels je suis associé : rencontres et événements culturels, concerts, scènes ouvertes, jumelages artistiques, etc. Quelques chroniques musicales seront également publiées selon les coups de coeur et l'inspiration. En bref, ce site est une petite fenêtre ouverte sur mon réseau de proximité, un espace d'information et de partage d'expériences. A bientôt ! PV.

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Mardi 1 avril 2008 2 01 /04 /Avr /2008 13:54
- Par Eric Bureau

Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 19 mars. Grand Corps Malade anime des ateliers d'écriture et de slam qui réunissent des jeunes et des moins jeunes.

C’est son jardin secret, l’un des derniers lieux où on ne lui demande pas d’autographes, où sa longue silhouette et ses 600 000 albums vendus ne suscitent ni curiosité ni déférence. Pour les personnes âgées de la résidence Ambroise-Croizat, Grand Corps Malade est resté Fabien. Depuis 3 ans, chaque semaine ou presque, le slameur de Saint-Denis vient bénévolement dans cette maison de retraite, à deux pas de chez lui, transmettre sa passion pour les mots dans un atelier d’écriture unique en son genre ouvert aux pensionnaires et aux jeunes de l’extérieur. Ce mercredi là, il a réussi à s’échapper un après-midi de l’intense campagne promo précédent la sortie, hier, de son très attendu deuxième album, "Enfant de la ville". Cet atelier lui "tient à cœur" et cette séance est spéciale. Ses "élèves" se lancent dans l’enregistrement d’un disque et testent leurs textes a cappella avec des musiciens professionnels. Il ne faudra retenir qu’une petite dizaine de duos pour un enregistrement prévu avant l’été.

Fiers de leurs progrès

Dans le réfectoire l’attend le pionnier de l’atelier, Bacem, alias Scor-P, qui rêve à 20 ans de percer dans le slam. "C’est Fabien qui m’a donné envie. On a passé quatre mois en tête à tête, avant tout cet engouement", se souvient-il. Depuis, il a fallu ajouter des tables pour accueillir une vingtaine d’autres poètes amateurs. Entre embrassades et éclats de rire, on se croirait à une réunion de famille dont la benjamine serait Maëva, 11 ans, et la doyenne Eliane, 84 printemps. Animateur sobre mais attentif, Fabien conseille, encourage, applaudit les performances. On le sent dans son élément, cette banlieue aux milles visages et sans esbrouffe qu’il vante dans "Je viens de là", sur son nouveau disque. Impressionné par "La fête foraine" écrite à quatre mains par Sophia – "un Grand Corps Malade au féminin" - et Eliane. Emu et amusé par "Abuse pas mémé", duo-duel entre Rudy et Denise : lui travailleur handicapé de 26 ans à qui le slam à redonné confiance, elle, ancienne opticienne qui "n’était pas littéraire pour un sous", et qui, à 82 ans, se réveille la nuit pour écrire des textes.



Denise et Rudy cherchent ensemble l'inspiration


Fabien en pleine animation d'atelier slam à Croizat

Tous avouent que cet atelier a changé leur vie. Nicole, une jeune retraitée de l’Education nationale qui fait un slam avec loubaki, un ancien rappeur de 27 ans, assure qu’elle n’enseignerait plus comme avant. "Il y a dans cet atelier deux jeunes qui ont de grosses difficultés au collège et qui écrivent ici des textes remarquables. Si leurs profs et leurs parents voyaient ce dont ils sont capables…" Fabien les couve du regard, fier de leurs progrès. La plupart se produisent désormais sur des scènes slam. "Faute de temps, j’ai dû abandonner des ateliers, dont un à la maison des ados de l’hôpital de Bobigny qui me tenait à cœur, regrette-il. Mais Saint-Denis, je ne suis pas près de le lâcher."

Eric Bureau
Le Parisien - Edition nationale du mardi 1er avril 2008

Photos sur cette page : Philippe Vallin et Eric Bureau


Jeudi 27 mars 2008 4 27 /03 /Mars /2008 18:49
- Par Philippe Vallin
Les terres de Prikosnovénie - La nuit des fées (Prikosnovénie 2007)

NDFcoffret.jpg C’est le 29 septembre 2007 à Clisson, petite commune chargée d’histoire en Loire Atlantique, que s’est déroulée la première édition du festival "La Nuit des Fées", organisé à l’initiative du passionné (et passionnant) label Prikosnovénie. Cet évènement culturel original réunissait, dans les cadres idylliques de grandes halles médiévales et d’une ancienne chapelle du XIIe siècle, quelques-unes parmi les plus belles voix de son catalogue, spécialisé dans les musiques dites imaginaires et féeriques. A l’issu de ce festival d’un genre nouveau, le label a eu l’heureuse idée d’en éditer un copieux témoignage numérique, sous la forme d’un coffret CD mêlant titres inédits et compositions croisées, agrémenté d’un carnet de voyage de 24 pages magnifiquement illustré. On retrouve, dans ce beau livret, toute une galerie de personnages féeriques rencontrés sur les terres légendaires de Prikosnovénie, et dont chaque feuillet nous dévoile un portrait, un secret, une anecdote historique ou géographique... Pour l’auditeur-lecteur, le coffret est ainsi conçu tel un guide de voyage vers des contrées magiques, sur la terre des fées, des elfes et autres créatures imaginaires, afin d’y découvrir ses pays, ses habitants, ses traditions et, bien sûr, ses musiques.

La première partie de l’album regroupe 10 titres inédits spécialement réalisés pour les besoins du coffret et par les artistes (ou proches) du label. Ceux là nous proposent ainsi, à travers une collection faite de ballades aux mélodies douces et sensuelles entrecoupées de morceaux plus dynamiques et incantatoires, un généreux et talentueux cocktail d’influences celtiques, nordiques, médiévales, mais aussi orientales, slaves et balkaniques. Parmi les incontournables, on ne manquera pas de citer la jeune chanteuse et harpiste bretonne Cécile Corbel, qui inaugure le voyage avec sa voix si délicate et fragile (une authentique voix de fée, en somme !). La formation hongroise The Moon & the Nightspirit éveillera aussi tout particulièrement l’attention avec sa musique métissée, exotique et teintée de pulsation chamanique, à classer quelque part entre Mari Boine et le Dead Can Dance époque "Spirit chaser". D’autres artistes créent également la surprise, telle que la tzigane Djaima dont le chant mystérieux et profond dialogue ici avec la guitare acoustique et les tablas indiens, où encore l’australienne Louisa John-Krol dont l’univers éthéré n’est pas sans rappeler l’incontournable Kate Bush. Mention spéciale pour finir aux brestois de Mediavolo, qui nous offrent un titre particulièrement savoureux, et qui tranche assez radicalement avec leur style musical habituel, fortement influencé par le Cocteau Twins des années 80 et autres artistes du célèbre label indépendant 4AD.

Si "La nuit des fées" reste globalement une réussite, tout le contenu de l’oeuvre ne se hisse malheureusement pas la hauteur de ces nouvelles plages musicales crées par formations précitées. On croisera en effet ici et là durant le voyage, quelques rares titres un poil mièvres, faciles, sans réelle saveur (le très kitsch "The candle and snow" de la pourtant douée moscovite Caprice) ou d’autres enfin qui ne décollent jamais, tel que le frustrant "fowend" de Karin Höghielm, qui nous a habitué à bien meilleur. Fort heureusement, l’album conserve une très belle homogénéité qualitative dans sa seconde partie, enregistrée en diverses formules à l’issue du Festival dans le studio du label, et avec le concours d’Ashram, Mediavolo, Pinknruby et Corde oblique. Six compositions plus magnifiques les unes que les autres ont émergé de ces fructueuses "Fairy Sessions", et celles-ci viennent conclure notre voyage au pays des fées dans un ambiance magique (cela va de soit !) et on ne peut plus onirique. Avis aux amateurs de contes et légendes en quête de nouvelles sensations musicales, une douce épopée vous attend sur les terres de Prikosnovénie.  

Philippe Vallin

 
Lundi 24 mars 2008 1 24 /03 /Mars /2008 17:34
- Par Philippe Vallin
Irfan - Seraphim (Prikosnovénie 2007)

Irfan-copie-1.jpg Irfan est une talentueuse formation bulgare révélée au public en 2002, avec un premier album éponyme publié chez Prikosnovénie. Rappelons que ce prolifique label indépendant made in France est, entre autres, spécialisé dans les musiques du monde dites "imaginaires", et dans un genre qu’il définit lui même comme de la "pop féerique". Pour vous donner une idée de ce style à l’appellation quelque peu mystérieuse, disons que ses principaux fers de lance pourraient se dénommer Loreena Mc Kennitt où Lisa Gerrard. En clair, il s’agit de ces musiques oniriques nées d’un savant mélange d’effluves celtiques et orientales, aux relents de mysticisme et d’épopées légendaires. Parmi ces nombreux groupes nés dans le sillage de l’incontournable et précurseur Dead Can Dance, on peut citer quelques-uns des plus talentueux, tels que Vas, Artesia, Rajna ou Irfan, dont les créations métissées et cinématiques à souhait font le bonheur des fans de Tolkien et autres mondes liés à la fantasy. Irfan est sûrement l’un des plus beaux fleurons du genre, avec un univers musical riche et inspiré qui puise largement dans ses propres racines balkaniques, quand il ne fait pas référence au soufisme ou au Moyen-Âge occidental.

Après la parution d’un premier album plutôt convaincant, Irfan nous offre cinq ans plus tard avec "Seraphim" un second essai qui surpasse en tout point son prédécesseur. Ce petit joyau musical superbement produit compte neuf nouvelles compositions qui s’enchaînent pour un (trop court !) voyage hors du temps et de la réalité. On y retrouve ce riche et irrésistible mélange de voix bulgares, de musiques sacrées et traditionnelles des pays de l’est, de sonorités moyen-orientales et médiévales, le tout servi par un groupe de musiciens privilégiant chaque instant la musicalité à la virtuosité. Leur palette sonore est plus que jamais d’une très grande richesse texturale, avec à l’appui une large panoplie où l’on trouve pêle-mêle le oud, le grand daf iranien, le bendir, le darbouka, le doudouk d’Arménie,  la viole de gambe, le zarb, le santour et bien d’autres choses encore, avec juste qu’il faut de nappes synthétiques et programmations électroniques. Mais l’instrument principal de ce dépaysant et ensorcelant "Seraphim" reste sans conteste la voix, avec en leader absolu celle de l’éblouissante Denitza Seraphimova, qui impressionne de par son éclat, sa puissance et sa pureté cristalline. La jeune bulgare ne manque pas d’explorer plusieurs registres d’expression avec son chant toujours sublime et parfaitement maîtrisé. Accompagné de magnifiques chœurs tantôt masculins et tantôt féminins, la voix en apesanteur de Denitza concède à ce disque une ambiance quasi-ésotérique.

Entre méditation religieuse, exaltations incantatoires et pulsations hypnotiques, "Seraphim" s’impose comme un premier chef d’œuvre pour Irfan. Un disque indispensable pour qui aura vibré durant les grandes heures de Dead Can Dance, et pour tout amateur de musiques profondes et généreuses, qui puisent leur essence dans les racines de l’histoire et des mythes anciens. Envoûtant !

Philippe Vallin

 

 

Site web : www.myspace.com/irfantheband

Retrouvez cette chronique sur Ethnotempos magazine


Denitza Seraphimova, vocaliste du groupe Irfan


Jeudi 20 mars 2008 4 20 /03 /Mars /2008 20:21
- Par Benoît Lagarrigue

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Fabrique de talents

LA POESIE est vivante, et bien vivante, et elle vit à Saint-Denis. Preuve en fut donnée, ce week-end à l'académie Fratellini, où la deuxième Fabrique du macadam avait posé ses valises de textes, images et sons, en attendant de participer, du 23 au 27 avril, aux prestigieuses rencontres de La Villette. IIs et elles s'appellent Nicole, Denise, George, Larbi... Et Loubaki, Philippe, Handicapable, Fleur du Maroni, Victor... Et beaucoup d'autres encore, dits amateurs, en parfaite osmose avec les professionnels qui les entourent : Fantazio et sa contrebasse déjantée (à moins que ce soit le contraire), Bilou et ses sons d'outrecorps, Hocine Ben et ses phases révoltées, Marko et ses dessins spatiaux, Sarah Guem et sa beauté émouvante et mouvante. On a vu et entendu la poésie, donc, qui renaît au coin de la vie, prend ses sources dans le quotidien qu'elle transcende, éclate en un bouquet de mots flamboyants et devient partagée. Elle a ici un sens, elle s'engage, elle aime, elle crie, elle est tendre et elle est belle. Cette troupe, car c'est comme ça qu'ils apparaissent, professionnels et amateurs mêlés sous l'égide de Jean-Matthieu Fourt et sous la bienveillance de Cristina Lopes, est salutaire  : ces héros sont les héraults des mots d'ici et aujourd'hui.

Benoît Lagarrigue
Le Journal de Saint-Denis
Edition du 19 au 25 mars 2008

 

Photo sur cette page : Miguy Saminadin

 

Mercredi 12 mars 2008 3 12 /03 /Mars /2008 22:39
- Par Benoît Lagarrigue
La  Fabrique du  macadam rassemble pros et amateurs, jeunes et  retraités, poésie et musique, danse et art graphique... Donné l'année dernière à la Ligne 13, il sera de nouveau joué à l'Amazir et lors des Rencontres de la Villette.

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LA FABRIQUE du macadam, deuxième ! Après le succès rencontré en octobre 2007 à la Ligne 13, 2008 veut transformer l'essai. De quoi s'agit-il ? Rapide flash-back : à partir du Festival des musiques du monde, Cristina Lopes, égérie inspirée du Café culturel, a eu l'idée d'un projet rassemblant professionnels et amateurs, jeunes et retraités, poésie et musique, danse et art graphique... Cela fut mis sur pied, travaillé, répété, et joué devant un public conquis. Il n'était donc pas question de s'arrêter en si bon chemin. Et voilà pourquoi, quelques mois plus tard, La Fabrique du macadam, spectacle de cabaret urbain, va se produire les 15 et 16 mars à l'Amazir de l'académie Fratellini, puis du 23 au 27 avril à la Grande halle de la Villette, à l'occasion des rencontres de La Villette 2008. Excusez du peu !

La cohésion des individualités

"Mais il ne s'agit pas d'une simple reprise du premier cabaret", prévient Jean-Matthieu Fourt, qui met en scène l'aventure avec Nathalie Bitan. Si le principe du spectacle est le même, le corps en est cependant modifié, du fait même du changement de certains participants. Ils sont cette fois-ci un peu plus nombreux. "Nous avons avec nous vingt-deux amateurs, retraités, jeunes venant des ateliers d'écriture, d'autres des sessions slam du Café culturel. Et tous sont venus avec les textes qu'ils avaient écrits et qu'ils avaient envie d'interprêter", indique Jean-Matthieu Fourt. C'est là qu'interviennent les artistes professionnels : Fantazio pour la musique et le chant, Hocine Ben pour le slam, Bilou pour le beat box, Marko pour l'art graphique et Sarah Guem pour la danse. "C'est une grosse machine, indique le contrebassiste Fantazio. Mais l'enthousiasme de chacun est tel que, au final, cela prend forme et a du sens... En fait, nous travaillons entre doute total et excitation multiple !"  Car le pari a relever est immense : donner une cohésion à l'ensemble tout en respectant ce que chacun apporte. Cette synergie s'est  peu à peu mise en place et confortée au cours de la semaine passée au centre de vacances de Saint-Denis à Fondettes (Indre-et-Loire) du 24 au 29 février. "Là-bas, nous avons travaillé les textes, la manière de les dire, la mise en place de duos, voire de trio", annonce Jean-Matthieu fourt. Travail intense, bon air et belle ambiance ont fortement contribué à la confection du spectacle, qui fut d'ailleurs présenté là-bas devant près de quatre-vingt spectateurs enthousiastes. "Ce spectacle ne raconte pas une histoire, poursuit-il, il n'y a pas de fil rouge, mais plutôt une structure rythmique, une construction musicale qui aboutit non pas à une uniformisation, mais au contraire au frottement des différences." "Notre rôle est de mettre en valeur les textes de ceux qui les disent", précise Nathalie Bitan. Dans le merveilleux cadre de l'Amazir, le rapport avec le public sera plus qu'étroit : intime. "Les acteurs sont mélangés aux spectateurs, et le spectacle naît au milieu d'eux."

Benoît Lagarrigue
Le Journal de Saint-Denis
Edition du 12 au 18 mars 2008


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La Fabrique du macadam

Samedi 15 mars à 20h30 et dimanche 16 à 16h
à l'académie Fratellini, rue des Cheminots à la Plaine.
Tarifs : 15 € et 12 €.
Tél : 08 25 25 07 35
www.academie-fratellini.com

Photos sur cette page : Boris Lelong


Lundi 10 mars 2008 1 10 /03 /Mars /2008 19:17
- Par Fabien Maisonneuve
Depuis 10 ans, l'association Altamira dresse le portrait sonore de communautés et explore le rôle de la culture dans les processus de développement humain. Rencontre avec le fondateur, Boris Lelong, autour de deux projets récents.


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En 1992, la vingtaine à peine entamée, c'est le grand saut. Armé de son magnétophone, Boris Lelong passe une année en Afrique à la recherche de musiques inconnues. La découverte d'un tel potentiel culturel se devait d'être partagée et la fondation de l'association Altamira, en 1998, lui permettra d'"ameuter du monde et d'être dynamique". Ce "médecin sans frontières de la musique", dont l'idée initiale est "d'utiliser la production de disques dans une approche humanitaire" cherche à valoriser les immenses ressources culturelles des communautés qu'il rencontre. Collectages, sons du quotidien et interviews forment ce cairn musical dont les pierres cachent de véritables pépites.

Deux décennies et quelques disques plus tard, chants populaires des hautes vallées tibétaines, guitare des sables de Mauritanie, femmes artistes des Philippines, mais aussi mémoires sonores de la banlieue parisienne amènent Boris Lelong à réfléchir au rôle de la culture dans le tissu social, le "mieux vivre ensemble". Le lien social s'est considérablement appauvri au cours du XXème siècle, ce que déplorent les retraités de Saint Denis (93), témoins-artistes du disque La Mémoire en Chantant. Ce projet discographique mélange interviews et captations et trouve son origine dans les rencontres musicales initiées par Altamira. Boris Lelong s'étonne d'avoir retrouvé les mêmes choses en Afrique et en Asie : "ça se passe toujours dans les pays du Sud et plus du tout chez nous, c'est là aussi que le disque nous interpelle". Ces témoignages s'imposent  alors comme des leçons de "vivre ensemble", ancrant des musiques parfois très anciennes dans une problématique actuelle où l'on ne sait plus être avec l'Autre.

Aller à la rencontre de peuples dont l'environnement est menacée par la modernisation fait aussi partie des actions d'Altamira. Le disque Lemhadong, Femmes artistes du lac Sebu nous immerge dans l'univers musical des Tbolis, au coeur des Philippines. Ces femmes à la culture forestière très vivante mettent en musique leur environnement sonore et le disque, très intimiste, place l'auditeur au plus près de ces artistes. "Les Tbolis écoutent le monde, le réinventent de manière esthétique. (...) Les esprits de la forêt, sources d'inspiration, font le lien entre l'art des humains et les éléments de la nature." Un peu comme nos muses...

Quant au regard porté sur l'étranger, Boris Lelong évoque une ouverture insoupçonnée : "Souvent, ces communautés au tissu social très fort ont une capacité d'accueil et d'ingestion de l'étranger très forte. Les choses se font alors très facilement, dés l'instant que les gens se connaissent." La fierté d'être écouté à l'autre bout du monde opère un véritable renversement de regard. Et cette valorisation "nourrit le lien et la capacité d'agir ensemble". Un remède pour soigner l'âme des peuples dont nous avons beaucoup à (ré)apprendre et que le monde moderne semble oublier ?


Fabien Maisonneuve
MONDOMIX
http://www.mondomix.com

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Prochains rendez-vous :

Jeudi 13 Mars à 12h15
Conférence "Femmes artistes du lac Sebu" (Philippines) au Musée Guimet
http://www.altamiramonde.net/lemhadong/conference.html

Samedi 29 Mars à 15h
"Musiques en partage", scène ouverte musicale interculturelle à Saint Denis
http://www.altamiramonde.net/enpublic/partage.html


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Disques récents :

La Mémoire en Chantant [Saint Denis]
http://www.altamiramonde.net/memoire

Femmes artistes du lac Sebu [Philippines]
http://www.altamiramonde.net/lemhadong
MONDOMIX a nommé ce disque Meilleur Album de l'Année 2007 pour l'Asie et le Moyen-Orient

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A  L  T  A  M  I  R  A
A l'écoute du monde
http://www.altamiramonde.net


Dimanche 9 mars 2008 7 09 /03 /Mars /2008 16:34
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Le Café Culturel (Saint-Denis) présente :
La Fabrique du Macadam // Cabaret Urbain


Samedi 15 à 20h30 et dimanche 16 mars à 16h
Académie Fratellini / à l'Amazir (Saint-Denis, 93)

 

Quartier Landy / La Plaine : rue des cheminots 
RER D La Plaine / Stade de France
Infos / Réservations : 0825 250 735
Plein tarif : 15€, Tarif réduit : 12€
 
Mercredi 23 & jeudi 24 avril à 20h
Vendredi 25 & samedi 26 avril à 18h
Dimanche 27 avril à 15h
Rencontres 2008 de la Villette
Grande Halle de la Villette / Salle Boris Vian

 
211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris
Métro : Porte de la Villette Ligne 7
Infos/Réservations : Individuels 01 40 03 75 75 / Groupes : 01 40 03 77 18
(à partir du 10 mars)
Plein tarif : 15€, Tarif réduit : 10€
 
Vendredi 9 mai à 20h
Le Cap (Aulnay sous Bois, 93)
 
56, rue Auguste Renoir
93600 Aulnay-sous-Bois
RER B Aulnay-sous-Bois + Bus n°617-Arrêt : école normale
Infos/Réservation : 01 48 66 40 38

Plein tarif : 7€ / Tarif réduit : 3.50€

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La Fabrique du Macadam en ligne  : www.myspace.com/cafeculturel



Vendredi 7 mars 2008 5 07 /03 /Mars /2008 00:29
- Par Philippe Vallin
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"Générations Slam", c'est le nom donné à l'atelier d'écriture réunissant jeunes et anciens de Saint-Denis, animé chaque semaine à la résidence Croizat par l'artiste Grand Corps Malade. Ce projet intergénérationnel, mené depuis novembre 2006 avec le soutien des Directions Municipales de la Jeunesse et des Retraités, vient tout juste d'entrer dans sa phase de création musicale, en vue de l'édition, à la rentrée prochaine, d'un CD 8 titres enregistré en studio professionnel et pressé à 1000 exemplaires. Ce disque à vocation non commerciale sera inauguré et distribué en fin d'année, à l'occasion d'un concert slam donné par le groupe d'amateurs à Saint-Denis, dans le cadre de la programmation culturelle de la Ligne 13.
 
Premier contact

C'est donc ce Mercredi 5 mars 2008 que fut organisée, avec le concours de l'association Slamélodie, partenaire de l'initiative, la première rencontre entre le groupe de slameurs et les musiciens qui ont bien voulu s'associer bénévolement à l'aventure. Réunis autour de Boris Lelong - animateur de l'après-midi, une vingtaine de participants, poètes et instrumentistes confondus, se sont présentés les uns aux autres, puis ont vite entamé la discussion avec un échange fort intéressant sur leurs pratiques respectives et leurs motivations à participer au projet.

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L'objectif de cette première séance de travail est clairement énoncé : il s'agira d'entrevoir et d'expérimenter ensemble, "jam sessions" à l'appui, différentes manières possibles de faire dialoguer texte déclamé et accompagnement musical, de poser la voix sur un rythme, une mélodie, etc. Pour la plupart des slameurs présents, ce fut là une toute première expérience en la matière, souvent enthousiasmante, bien que pas si évidente.

Au cours de l'après-midi, chacun des poètes proposera un ou plusieurs de ses propres textes, sur lesquels les musiciens tenteront, au moyens de multiples combinaisons instrumentales, de créer et poser un univers sonore. Effluves de rock, blues, rythmes latins, sonorités jazz, classiques (voir ambiance "musiques de film" !), de nombreuses idées et ébauches de morceaux émergent de ces rencontres et formules improvisées, offrant de nouvelles couleurs inédites à la parole des slameurs.

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Après cette phase incontournable de découverte mutuelle puis de familiarisation et dialogue entre texte et musique, les prochains ateliers (19, 26 mars et 2 avril) seront consacrés à la création du CD proprement dit, et de ces fameux 8 titres qui, en fonction de leur thématique, seront selectionnés, compilés et "scénarisés" par le groupe afin d'intégrer leur projet de CD.  Une belle histoire à suivre...

Musiciens associés au projet : Mario Micaletti (guitares), Larbi Lakrouz (percussions), Franck Rakotonirina (guitares, basse, harmonica), François Biscaye (contrebasse), Emmanuel Eouzan (piano), Boris Lelong (clavier, guitare & divers instruments du monde), Ghani Saiki (platines, scratch, electronique), Hacène Abchiche (guitares).

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Marcello Corsetout, entouré de François et de Mario

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Ghani, le slameur Loubaki et franck

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Dialogue de guitares avec Mario et Hacène


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Ruddy slame "Handicapable" sur un riff blues-rock

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Marcelle enregistré par le journaliste Jean-Michel Delage,
qui va réaliser un reportage audio/vidéo sur le projet


Jeudi 6 mars 2008 4 06 /03 /Mars /2008 22:35
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ENCRE, ELSA KADEM

Dans le cadre du festival Decib'Elles (100 % féminin), Elsa Kadem vous invite à découvrir son exposition "Encre"  à Saint-Denis, au Café Culturel, du 3 au 28 mars 2008. Influencée par la calligraphie et par l’art graphique japonais, Elsa kadem peint des personnages debout, élancés, souvent fruits du hasard. Mais pas seulement...

Vernissage vendredi 7 mars à partir de 16h30
avec slam et musiques improvisées, par Boris Lelong, Larbi Lakrouz, Geneviève Pélissier, Marcelle Courtellemont, Miguy Saminadin et Philippe Vallin.

Café Culturel - www.cafeculturel.org
11 allée des 6 chapelles 93200 Saint Denis
M° Saint Denis Basilique/T1/Bus 153-253/RER D



Mercredi 5 mars 2008 3 05 /03 /Mars /2008 07:48
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Dans le monde entier, on chante et joue de la musique. Et dans une ville cosmopolite comme Saint-Denis, c’est tout un monde de musiques qui s’offre à nos oreilles, du Mali à Edith Piaf en passant par le Hip Hop et la Kabylie... C’est cette richesse méconnue de nos quartiers que nous allons découvrir ensemble au cours de cette rencontre participative et conviviale ouverte à tou-te-s.

"Musiques en partage" est un évènement culturel organisé par l'association Altamira, l'Espace Service Publics des Francs Moisins et le Service Animation et Vie Sociale des Retraités. Un exemplaire du CD "La Mémoire en Chantant" sera remis à titre gracieux à tous les participants et visiteurs. Animation : Boris Lelong, Ghani Saiki et Philippe Vallin.

Venez avec vos chansons et vos instruments !

Samedi 29 Mars 2008 à 15h

Entrée libre

Ecole Rodin
17 allée du Languedoc, Franc-Moisin, Saint Denis
Information : 01 49 33 92 70

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