Jeudi 21 février à 15 h
Saint-Denis - Résidence Ambroise Croizat

L'association Déclic, l'association Slamélodie et la ville de Saint-Denis présentent  "L'homme qui aime les mots", un récital poétique réalisé par l'artiste dionysien Rabah Medaoui, basé sur le répertoire de Baudelaire, Hugo et Fondane. Slam et accompagnement musical seront également au programme.

Mêler jeunes et anciens dans un atelier de slam : Générations slam, projet original mené par deux services municipaux de Saint-Denis, inspire déjà d’autres villes…



Ci dessus, les collègues de la Direction Retraités prennent la pose avec Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade

Résidence de retraités Ambroise-Croizat, décembre 2007. Ce mercredi comme toutes les semaines depuis un peu plus d’un an, une vingtaine de personnes se retrouvent autour de Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, et Emilie Llorente. Objectif : écrire, seul, à deux, en trio, des textes drôles, touchants, quotidiens ou inattendus, sur les conseils des deux artistes. Âgés de 11, 24, 62 ou 87 ans, les apprentis slameurs traquent les tics et les trucs d’expression. De l’attaque des dentales au souffle des sifflantes, ils explorent la langue sonore et calent les cadences. Depuis novembre 2006, un atelier réunit dix slameurs de la Maison de la Jeunesse et dix retraités dionysiens, tous amateurs de poèmes à murmurer, égrener, scander. "Avec Yaya Bagayoko, responsable d’un atelier d’écriture slam à la Maison de la Jeunesse, nous cherchions une activité qui soit une passerelle entre jeunes et anciens", raconte Philippe Vallin, coordinateur du service animation et vie sociale, à la direction municipale des retraités. Le projet La Mémoire en chantant*, mené par l’équipe de Philippe, démontre que les anciens sont assez à l’aise pour prendre la parole, chanter ou dire des poèmes. "Ça a fait tilt. Pourquoi pas le slam ? L’écriture pouvait devenir un support privilégié d’échange entre générations", estime Philippe.



Marcelle Courtellemont, retraitée associée au projet, en compagnie du célèbre slameur.



Philippe Vallin et les retraitées slameuses à la Maison de la jeunesse.

Boule de neige

Aussitôt, une scène ouverte, organisée par Grand Corps Malade, Philippe et Yaya à la maison de retraite Ambroise-Croizat invite tous les retraités volontaires à monter sur les planches. Une douzaine décide de se lancer dans l’aventure de Générations Slam, et c’est parti. "Tout a commencé par des jeux, se souvient-il. Les animateurs ont constitué des binômes qui devaient produire un texte où chacun se mettait à la place de l’autre et/ou devait emprunter son langage..." La complicité naît très vite entre les jeunes et leurs aînés. Ceux-ci accueillent un jour ceux-là à Ambroise-Croizat avec un goûter et… le pli est pris : l’atelier des mercredis s’installe à la maison de retraite. Bientôt, le groupe se produit au Café culturel, à la Ligne 13 ou intervient lors du Printemps des Poètes. Mieux : la dynamique fait boule de neige. Certains slameurs créent leur propre association, Slamélodie, qui organise des scènes ouvertes mêlant slam, chansons et musiques, dans divers lieux publics.  Un jeune  crée et anime un atelier slam dans un collège. Un spectacle, "La Fabrique du macadam", en préparation, sera joué ce printemps au Cabaret Sauvage, haut lieu de la vie culturelle parisienne, tandis qu’un CD est en projet. Les textes sont écrits, peaufinés, calés. Reste à les mettre en musique, avec le concours de musiciens bénévoles de Saint-Denis…



Il n'y a pas d'âge pour slamer. Les retraités dionysiens montent sur les planches en compagnie de leurs jeunes comparses... Générations Slam défraie la chronique.

Créer une dynamique

Le succès grandissant du slam et la reconnaissance plus large des talents de Grand Corps Malade attirent les médias : de Radio France Outremer à Témoignage Chrétien ou au Journal de Saint-Denis, le Nouvel Observateur en passant par France Bleu, Générations Slam a défrayé la chronique pendant toute sa première année d’existence. L’engouement des journalistes pour les retraités slameurs a même éveillé l’intérêt de la municipalité d’Aulnay-sous-Bois, qui aimerait beaucoup monter elle aussi ce type de projet. A suivre.



Philippe Vallin, coordinateur du service animation et vie sociale à la direction municipale des retraités.

"Cette initiative a enclenché plein de projets, se félicite Philippe. C’est tout le sens de notre métier d’animation. Quand j’ai pris mes fonctions à la direction des retraités, j’aurais pu me cantonner à un rôle administratif et continuer à proposer des passe-temps classiques, comme des jeux de cartes, des sorties. Mais avec mon équipe, nous avons préféré chercher des idées de dynamisation culturelle… A Saint-Denis, la municipalité est ouverte aux propositions et notre élue nous apporte un important soutien. Bref, on se sent à la fois sollicités et écoutés. De plus, nous nous interrogeons sans cesse sur nos pratiques, le métier d’animateur étant en évolution. Notre mission tend vers un travail en réseau, entre la Démarche quartiers, les associations, les autres services municipaux. Nous aidons les ressources à se mobiliser, sachant que notre moteur, c’est l’enthousiasme et le plaisir partagé. Tout l’art de la mise en musique, en somme…"

Laure Morandi

Le Journal de la Mairie N°41 - Janvier 2008
L'information du personnel communal de Saint-Denis
Thème du trimestre : "Créativité au travail"

Photos : Aiman Saadellaoui & Boris Lelong

A l’initiative de l’association Le Café Culturel courant 2007, La Fabrique du Macadam est un dispositif qui propose de faire converger, dans le cadre d’un "cabaret urbain", les projets de plusieurs artistes de Seine Saint-Denis. Ce cabaret est conçu comme un espace de collaboration et d’improvisation artistique entremêlant plusieurs disciplines : le slam, la chanson, la musique, le human beat-box et la danse.

Les artistes professionnels ont impliqué dans la création des publics amateurs dionysiens de tout âge qui ont participé à la première restitution publique. Cette création intergénérationnelle insolite et innovante a été programmée simultanément à Saint-Denis dans le cadre du Festival Villes des Musiques du Monde 93, ainsi qu’en clôture de la Semaine Bleue (semaine nationale des personnes âgées), le samedi 27 octobre 2007 à la Ligne 13. Le spectacle a ainsi été créé à partir des échanges, des interactions et des improvisations réalisés à partir des répertoires, des expériences et des centres d’intérêts de chacun.

L’équipe artistique se compose de Fantazio (musiques improvisées), Hocine Ben (slam), Bilou de l’Ekip d’Art Hifis  (human Beat-box), Marko 93 (conception visuelle) et Sarah Guem (chorégraphie). La mise en scène du spectacle est assurée par Jean-Matthieu Fourt et Nathalie Bytan.

Le groupe d'amateurs de 10 à 84 ans s’est constitué à partir de l'atelier d'écriture que l’artiste Grand Corps Malade anime chaque semaine à Saint-Denis, à la Maison de la Jeunesse et à la Résidence Croizat, dans le cadre du projet “Générations Slam” initié par la Direction de la Jeunesse et la Direction Retraités et Personnes Agées.

D'autres personnes, jeunes et moins jeunes, sont venues spontanément rejoindre l’aventure et ainsi former “La troupe du Macadam”, soit une vingtaine d’amateurs coordonnés par Cristina Lopes du Café Culturel et Philippe Vallin du service animation et vie sociale des retraités.

La création et le lancement de la Fabrique du Macadam ont été cofinancés par le Conseil Général de la Seine Saint-Denis, le Festival Villes des Musiques du Monde, les Directions Jeunesse, Culture, Retraités et Personnes Agées de la Ville de Saint-Denis, et enfin, l’association dionysienne Le Café Culturel.

Conception graphique "en direct" avec Marko 93

2/ Budget

Compte tenu de la répartition budgétaire définie avec les partenaires en 2007 pour le lancement du Cabaret, nous proposons un cofinancement du projet pour l’année 2008 pris en charge par le Café Culturel (salaires intermittents) et la Direction Retraités et Personnes Agées (séjour de création à Fondettes et frais de transport aller/retour). Le projet va demander beaucoup d’investissement et de disponibilité de la part des amateurs, en terme de travail, d ‘énergie et de temps dépensés. De plus, le groupe va représenter Saint-Denis à travers une initiative valorisante pour l’image de la ville et de sa politique citoyenne et culturelle. En conséquence, nous proposons que les frais occasionnés par le séjour à Fondettes soient pris en charge à 100 % par la ville, dans un souci d’équité avec les artistes et autres intervenants professionnels.

•    Mercredi 19 décembre à 17h, à la résidence Croizat
Rencontre de la troupe du Macadam, professionnels, artistes et amateurs, autour d'un pot pour information et planification des événements à venir.

•    Avril 2008

4/ Communication

A Saint-Denis, Grand Corps Malade anime un atelier de slam qui réunit trois générations. Un rendez-vous devenu incontournable, un spectacle et, bientôt, l’enregistrement d’un CD.

Des apprentis slameurs de 11 à 83 ans ! Depuis l’an dernier, Saint-Denis, dans le 9-3, accueille un atelier de slam intergénérationnel. Chaque mercredi, sept ou huit personnes âgées et autant de jeunes filles et garçons s’adonnent aux joies des mots et des rimes. Leur animateur ?  Grand Corps Malade ! GCM , LE monsieur slam aux deux Victoires de la musique ! Les sessions se déroulent en alternance à la maison de la jeunesse et à la résidence de personnes âgées Croizat. Un rendez-vous devenu incontournable.

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Entretien avec Grand Corps Malade, animateur de l’atelier intergénérationnel

"Il y a deux ans, j’avais commencé un atelier slam à la maison des jeunes de Saint-Denis. Et j’envisageais d’ouvrir un atelier d’écriture dans une résidence pour personnes âgées. Alors, quand on m’a proposé de fusionner ces deux projets, je n’ai pas hésité une seconde. C’était vraiment excitant ! Regrouper trois générations, c’est très fort ! Ensemble, ça écrit, ça parle, ça clame ! L’air de rien, au travers des textes, en duo ou en trio, ces personnes s’enrichissent les unes des autres. Et maintenant, elles se déplacent sur les scènes slam, à Saint-Denis ou ailleurs. Nous nous sommes produits tous ensemble et j’espère qu’on arrivera à faire l’enregistrement du CD. Je suis super content ! Cela prouve que le slam a trouvé sa place dans la cité, avec toutes les populations.

Texte et propos recueillis par Jean-Michel Delage

Les Clefs de l’actualité du 24 au 30 octobre 2007
Rubrique "La Culture/Evènement Musique"

DEPUIS QUINZE ANS qu'il arpente le monde avec son matériel d'enregistrement, Boris Lelong a vécu de fructueuses rencontres, avec des communautés rurales des Philippines, de Madagascar ou du Lesotho, avec des réfugiés tibétains, etc. Et avec des retraités. Certes, c'était à Saint Denis, sa ville depuis l'enfance. Mais là comme ailleurs, les relations nouées au fil des ans allait aboutir à ce qu'il appelle le "portrait sonore d'une collectivité".

Présenté le mois dernier, son enregistrement dionysien de La Mémoire en Chantant, réalisé avec la Direction des Retraités, n'apparait pas, et pour cause, parmi ces musiques du bout du monde inscrites au catalogue de Buda Musique, le label discographique d'Altamira, association dont il est le principal animateur. L'expérience ne lui en a pas moins donné envie de poursuivre cette exploration du terrain local, pour faire entendre "l'apport des migrations". Sa démarche toute en écoute et en partage lui a valu d'être invité par la Démarche Quartier et la Direction de la Culture pour une soirée musicale à Pierre Sémard, avant le démarrage du vaste projet de réhabilitation du quartier. Il s'agira d'une création qui, sous le titre d'Escales, mêlera séquences cinémusicales, contes, musiques du monde, etc., avec la participation de Joon Claudio, un philippin instrumentiste et chanteur, Miguy Saminadin, une réunionnaise conteuse et slameuse, Philippe Vallin, flûtiste, chanteur et par ailleurs animateur au Service Retraités, et Samir Ouiddir, percussionniste et nouveau directeur de la Maison de Quartier de la Plaine. Preuve, comme le dit Boris, que "le monde est plein de ressources".

Samedi 24 novembre à 20h30
Ecole Pierre Sémard
2 rue Eugène Hénaff
SAINT DENIS
Entrée libre

Marylène Lenfant
Journal de Saint Denis
N° 724 - édition du 21 au 27 novembre 2007